Le 26 octobre 2025, un exploit hors du commun a été réalisé à bord d’une Skoda Superb 2.0 TDI : plus de 2 831 kilomètres parcourus avec un seul plein de gasoil. Cette performance, signée Miko Marczyk, champion d’Europe de rallye 2025, relance le débat sur la pertinence du diesel à l’heure de la transition vers l’électrique.
Un périple à travers l’Europe
Le record s’est construit en plusieurs étapes : départ de Pologne, traversée de l’Allemagne, passage en France, puis arrêt aux Pays-Bas avant de s’achever en Belgique. Ce parcours de près de 2 832 km, effectué à une vitesse moyenne d’environ 80 km/h, a mis à rude épreuve la fiabilité du moteur 2.0 TDI et la robustesse de la berline tchèque. Un itinéraire pensé pour optimiser la consommation : routes secondaires peu encombrées, autoroutes fluides et conditions météo favorables.
La Skoda Superb 2.0 TDI : un choix stratégique
- Moteur 2.0 TDI de 150 ch et 360 Nm de couple, couplé à une boîte DSG 7 rapports.
- Configuration traction avant, privilégiant le rendement énergétique sur les longs trajets.
- Carrosserie de berline (4,86 m), assurant un bon compromis aérodynamique.
Cette motorisation réputée pour sa sobriété et sa longévité constitue un choix judicieux pour qui avale quotidiennement de nombreux kilomètres. Sur autoroute, la douceur de la transmission DSG participe à limiter les à-coups et les pertes énergétiques.
Modifications techniques dédiées à l’autonomie
- Pneumatiques à faible résistance au roulement, réduisant la consommation de 5 % à 10 %.
- Suspensions Sportline abaissées de 15 mm, affinant l’appui au sol et diminuant la trainée.
- Utilisation de gasoil premium, optimisant la combustion et limitant les dépôts.
Ces ajustements, réalisés par les ingénieurs Skoda, ont permis d’améliorer l’aérodynamique et d’obtenir un rendement énergétique maximum, condition sine qua non pour battre la précédente marque de 2 745 km.
Techniques de conduite et stratégie millimétrée
Miko Marczyk n’a rien laissé au hasard : passages progressifs des rapports, anticipation des ralentissements, freinage moteur privilégié et maintien d’une allure constante. L’objectif était de minimiser les phases d’accélération brusque, principales sources de surconsommation. Le pilote a également veillé à l’usage raisonné de la climatisation et à une pression de pneumatiques optimisée pour éviter les déperditions de chaleur et de pression.
Une consommation record
Au final, la Superb a affiché une consommation moyenne de 2,61 L/100 km sur l’ensemble du trajet, descendu ponctuellement à 2,2 L/100 km sur des tronçons favorables. Concrètement, chaque litre de gasoil permettait de parcourir 45 km, soit une autonomie théorique maximale de près de 3 000 km. Un chiffre sidérant quand on sait que la plupart des berlines diesel se limitent à 1 200–1 500 km entre deux pleins.
Le diesel entre déclin et résilience
En Europe, la part de marché du diesel a chuté de plus de 50 % au début des années 2010 à seulement 8,3 % aujourd’hui, touchée par le scandale Dieselgate, des normes d’émissions plus strictes et la montée de l’électrique. Pourtant, cette prouesse technique démontre que, du point de vue de l’autonomie et du coût kilométrique, le diesel conserve des atouts majeurs, notamment pour les conducteurs parcourant de longues distances.
Aspects réglementaires et avenir du diesel
- Directive européenne visant à interdire la vente de véhicules thermiques neufs dès 2035.
- Évolutions des systèmes de post-traitement (FAP, SCR) pour réduire NOx et particules.
- Maintien du diesel sur les segments haut de gamme et pour les flottes professionnelles à haut kilométrage.
Si les constructeurs concentrent leur R&D sur les motorisations électriques et hybrides rechargeables, les progrès dans la gestion de la combustion et le traitement des gaz d’échappement permettent toujours d’améliorer l’efficacité des diesels restants au catalogue.
Enjeux pour le conducteur occitan
Sur les routes de l’Occitanie, où les distances peuvent être importantes entre les villes et les villages, une motorisation diesel demeure un choix pertinent pour qui parcourt plus de 25 000 km/an. Les charges d’entretien (vidanges, filtres, FAP) restent raisonnables par rapport au coût d’un pack batterie de véhicule électrique. L’essentiel consiste à :
- Privilégier un entretien rigoureux : vidange tous les 15 000 km, surveillance de la pression et du calage des injecteurs.
- Opter pour des pneumatiques basse résistance et contrôler la géométrie pour réduire la trainée.
- Adopter une conduite souple, limitant les démarrages brusques et favorisant le roulage à vitesse constante.
Perspectives techniques et leçons à retenir
Ce record d’autonomie marque une frontière qu’on croyait désormais lointaine. Il rappelle que la maîtrise mécanique, l’optimisation aérodynamique et une conduite aboutie peuvent encore repousser les limites des motorisations thermiques. Pour les passionnés et les professionnels de l’automobile, c’est un appel à ne pas négliger l’innovation “classique” au-delà de l’ère électrique, surtout quand l’usage quotidien implique des distances considérables.



