Un accord inattendu entre deux géants allemands
Selon les dernières informations du Manager Magazin, Mercedes et BMW explorent un partenariat d’envergure : BMW fournirait à son éternel rival de Stuttgart des moteurs quatre cylindres pour équiper ses futures hybrides plug-in et ses modèles à prolongateur d’autonomie. Une alliance qui pourrait redessiner les équilibres du marché automobile européen et répondre aux défis économiques et réglementaires de demain.
Les motivations économiques et réglementaires
Après une année 2024 marquée par un recul des résultats financiers et une demande d’électriques moins dynamique qu’anticipée, Mercedes fait face à une double pression :
- la hausse des coûts de développement liée aux normes Euro 7 et à la transition énergétique,
- l’impact des droits de douane de 27,5 % imposés aux importations américaines, qui pénalisent ses ventes outre-Atlantique.
Pour réduire ses dépenses R&D et proposer rapidement une gamme thermique conforme à la future réglementation, la firme à l’étoile étudie l’intégration du moteur BMW B48, un 2.0 turbo éprouvé sur de nombreux modèles bavarois.
Le 2.0 BMW B48 : un bloc polyvalent
Le quatre cylindres B48 de BMW présente plusieurs atouts :
- Puissance et couple modulables : disponible dans des plages allant de 150 à plus de 250 ch selon les calibrations,
- Adaptabilité : montage longitudinal ou transversal, idéal pour les sœurs compactes et moyennes de la gamme Mercedes,
- Compatibilité PHEV : déjà couplé à des moteurs électriques chez BMW, il s’intègre naturellement aux architectures hybrides rechargeables.
Ce bloc complète le récent 1.5 turbo M252 produit en Chine par la coentreprise Horse (Geely-Renault), limité aux versions mild hybrid et inadapté aux systèmes plus gourmands en énergie des plug-in et range extender.
Modèles visés chez Mercedes
Plusieurs véhicules phares pourraient recevoir ces moteurs BMW dès 2027 :
- la nouvelle Mercedes CLA, déjà déclinée en mild hybrid,
- la future Classe C, pour conserver sa compétitivité face aux berlines premium,
- la « baby » Classe G, compacte et luxueuse, prévue pour élargir l’offre SUV.
En exploitant un bloc moteur commun, Mercedes fait l’économie d’une usine dédiée et gagne en réactivité pour lancer ses hybrides sur un marché particulièrement concurrentiel.
Chronologie et usine de production
Les premières discussions entre Ola Källenius (Mercedes) et Oliver Zipse (BMW) remontent à 2024. Les deux groupes auraient progressé vers un accord final, dont l’annonce officielle pourrait intervenir d’ici fin 2025. La production des moteurs B48 destinés à Mercedes serait planifiée à l’usine BMW de Steyr, en Autriche, à partir de 2027.
Un autre scénario envisagé impliquerait la construction d’une usine conjointe aux États-Unis, permettant de contourner les droits de douane et de sécuriser les volumes nécessaires pour le marché nord-américain.
Impacts sur la concurrence et le secteur
Si cette coopération se concrétise, elle marquerait un tournant historique : deux piliers de l’automobile de luxe allemande partageraient non seulement des moteurs, mais potentiellement aussi des technologies hybrides et des transmissions. Concrètement :
- Mercedes réduirait ses coûts unitaires grâce à l’effet volume,
- BMW renforcerait l’amortissement de son B48 en augmentant les cadences de production,
- les consommateurs pourraient bénéficier de prix plus stables et d’une offre thermique enrichie sur les hybrides rechargeables.
En Occitanie, où les trajets mixtes (ville et petites routes) sont légion, l’arrivée de ces nouveaux PHEV promet un équilibre intéressant entre efficacité énergétique et agrément de conduite. Les conducteurs apprécieront la souplesse du moteur BMW et la réactivité de l’assistance électrifiée, notamment dans les reliefs des Cévennes ou le long de la Méditerranée.
Une coopération à étendre ?
Au-delà du B48, les deux constructeurs pourraient envisager d’échanger d’autres motorisations : moteurs diesel, blocs électriques ou transmissions. À terme, cette logique de mutualisation pourrait s’étendre à la recherche sur l’hydrogène ou aux plateformes modulaires du segment luxe.
Pour l’instant, tous les yeux restent braqués sur 2025–2026 : la date de signature de l’alliance et la mise en production du moteur seront révélatrices des ambitions communes de Mercedes et BMW pour la prochaine décennie.