L’ancien patron de Stellantis, Carlos Tavares, a déclenché un véritable séisme dans l’industrie automobile en affirmant que Tesla pourrait ne plus exister d’ici dix ans. Dans une interview accordée à Les Echos, il pointe du doigt la montée en puissance des constructeurs chinois tels que BYD, tout en critiquant sèchement les stratégies de Volkswagen et de son propre ancien groupe, Stellantis. Cette prise de position invite à repenser l’avenir des marques occidentales face à une concurrence mondiale toujours plus agressive.

La concurrence chinoise en pleine accélération

Au cœur de l’alerte lancée par Tavares se trouve l’essor fulgurant des acteurs chinois :

  • Intégration verticale : contrôle des batteries, production des cellules et assemblage au même endroit.
  • Efficacité des coûts : des prix de revient très bas grâce à des économies d’échelle massives.
  • Innovation continue : modèles électriques enrichis de fonctionnalités connectées, souvent moins chers.
  • BYD, numéro 1 des ventes mondiales de véhicules électriques, est cité comme l’exemple type de cette nouvelle donne industrielle. Avec des usines à haut rendement et une capacité de développement logiciel interne, le constructeur chinois impose son rythme et attire désormais une partie de la demande européenne.

    Les faiblesses de Tesla selon Tavares

    Si Tesla demeure le pionnier de la mobilité électrique, Carlos Tavares identifie plusieurs risques majeurs :

  • Distraction du leadership : Elon Musk, impliqué dans SpaceX, Neuralink et Twitter, ne focaliserait pas suffisamment ses ressources sur l’automobile.
  • Dépendance aux Superchargeurs : un réseau exclusif et coûteux à déployer dans certaines régions, laissant des zones « blanches » sans recharge rapide.
  • Croissance organique limitée : face à la montée en cadence des usines chinoises, Tesla pourrait souffrir de retards de production ou de goulots d’étranglement.
  • Dans ce contexte, la réputation d’innovation de Tesla pourrait vaciller si la marque ne parvient pas à maintenir un rythme soutenu de nouveaux modèles et d’améliorations constantes.

    Critiques acerbes envers Volkswagen

    Le groupe Volkswagen n’est pas épargné par les critiques de l’ex-CEO de Stellantis. Tavares dénonce :

  • Lenteur des investissements dans l’électrification, avec des plans parfois jugés trop timorés.
  • Manque de cohérence stratégique, entre marques premium (Audi, Porsche) et volumes (VW, Skoda).
  • Réticence à réformer la chaîne d’approvisionnement pour réduire la dépendance aux matières premières critiques.
  • Selon lui, ces faiblesses pourraient laisser un boulevard aux concurrents chinois et aux nouveaux entrants disposés à innover plus vite.

    Auto-critique sur Stellantis

    Tavares ne ménage pas non plus son ancien groupe. Il pointe :

  • Le report du plan industriel, qui crée une vacance stratégique sur plusieurs marchés clés.
  • L’absence d’une vision digitale forte, alors que les logiciels de bord et la connectivité deviennent des critères de choix.
  • Une structure trop éclatée, entre marques légères (Fiat, Opel) et premium (Maserati, Alfa Romeo), sans synergie suffisante.
  • Cette autocritique vise à souligner l’urgence de redéfinir une feuille de route claire pour regagner en agilité et en compétitivité.

    Les atouts qui restent à l’Ouest

    Pour autant, l’écosystème occidental ne part pas sans armes :

  • Maîtrise des standards de sécurité : crash tests rigoureux, normes d’homologation strictes.
  • Réseau de distribution et de service après-vente dense, garantissant une proximité client.
  • Capacités financières solides pour investir massivement dans la recherche batterie et l’hydrogène.
  • Ces éléments pourront jouer un rôle déterminant si les constructeurs savent faire converger innovation technique et réactivité industrielle.

    Les clés pour rebondir face à la pression asiatique

    Pour résister à la montée des Chinois et éviter le scénario redouté par Tavares, voici quelques leviers stratégiques :

  • Renforcer l’intégration verticale des batteries : partenariats ou coentreprises pour sécuriser l’approvisionnement.
  • Accélérer la digitalisation : mise à jour over-the-air des véhicules, services connectés et plateformes logicielles unifiées.
  • Optimiser les coûts de production : automatisation avancée et mutualisation des architectures de véhicules.
  • Diversifier les marchés : jouer la carte des segments haut de gamme et valoriser le « made in Europe » face au bas coût asiatique.
  • Ces orientations permettront aux marques européennes et américaines de regagner en compétitivité et de construire un avantage durable.

    Conseils pour l’automobiliste en Occitanie

    Face aux bouleversements, voici quelques recommandations pour choisir votre prochain véhicule :

  • Comparez la couverture réseau des bornes rapides : vérifiez si le constructeur propose un plan de recharge adapté à vos trajets (autoroutes A61, A9).
  • Privilégiez l’écosystème logiciel : applications mobiles, services de diagnostic à distance et mises à jour régulières.
  • Étudiez la provenance des batteries : influences sur le coût d’entretien et la transparence environnementale.
  • Restez informé des offres Chinois et Ocidentaux : les tarifs et la technologie évoluent rapidement, il peut être judicieux d’attendre une nouvelle génération ou une promotion.
  • En gardant ces critères à l’esprit, vous pourrez faire un choix éclairé et anticiper les évolutions du marché, que Tavares juge déjà impitoyable pour certains acteurs historiques.

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