Un cyclone judiciaire dans le secteur diesel

Le tribunal d’Amsterdam a rendu un verdict historique contre Stellantis : les moteurs diesel HDi équipant des Citroën, Peugeot et Opel vendus entre 2009 et 2019 seraient dotés d’un logiciel frauduleux. Ce « defeat device » permettrait aux véhicules de respecter les normes d’émissions uniquement en laboratoire, pour ensuite dépasser largement les limites fixées en conditions réelles de conduite. La décision néerlandaise fait trembler l’ensemble de l’Europe et ouvre la voie à des recours collectifs pour milliers d’automobilistes.

Les moteurs HDi dans le collimateur

Selon la plainte portée par la Stichting Car Claim et la Diesel Emissions Justice Foundation, plusieurs millions de véhicules seraient concernés. Voici les points clés révélés par la cour :

  • Modèles visés : véhicules diesel HDi produits par Citroën, Peugeot et Opel sur la période 2009–2019.
  • Mécanisme frauduleux : un logiciel ajuste les paramètres d’injection et de recirculation des gaz d’échappement pour passer les tests en laboratoire, puis laisse échapper un surplus de polluants en conditions normales.
  • Non-conformité : ces voitures seraient, en usage réel, loin des seuils autorisés par les réglementations environnementales de l’Union européenne.
  • Risque de dévaluation et de recours en justice

    Pour les propriétaires, l’impact se veut à la fois financier et technique :

  • Chute du prix de revente : la réputation entachée de ces moteurs fait plonger leur cote sur le marché de l’occasion.
  • Ouverture de procédures collectives : plusieurs milliers de conducteurs peuvent réclamer des dédommagements pour tromperie et préjudice financier.
  • Exigence d’indemnisation : le tribunal d’Amsterdam impose à Stellantis de fournir tous les détails sur le fonctionnement du logiciel incriminé.
  • Échos du Dieselgate et portée européenne

    Cette affaire rappelle l’affaire Volkswagen de 2015, mais avec une ampleur potentiellement plus grande, puisque Stellantis est un géant né de la fusion PSA-FCA en 2021. Le verdict néerlandais pourrait servir de précédent juridique :

  • Recours transfrontaliers : les consommateurs d’autres pays de l’UE pourraient s’appuyer sur cette décision pour lancer leurs propres actions collectives.
  • Pression réglementaire : les autorités européennes et nationales pourraient renforcer les contrôles sur tous les moteurs diesel et réviser les procédures d’homologation.
  • Image de marque : Stellantis voit son capital de confiance entamé, ce qui pourrait influencer les futures campagnes de communication et les stratégies commerciales.
  • Implications pour les conducteurs et conseils pratiques

    Si vous possédez un modèle Citroën, Peugeot ou Opel HDi de cette période, voici les points d’attention :

  • Vérifier l’historique de votre véhicule : consultez votre concessionnaire pour savoir si un rappel ou une mise à jour logicielle est prévu.
  • Rejoindre un recours collectif : informez-vous auprès d’associations de défense des automobilistes pour participer à une action groupée et alléger vos frais juridiques.
  • Estimer le préjudice : conservez toutes les factures d’entretien et de réparation, ainsi que les preuves de défaut technique ou de pollution excessive.
  • Anticiper la revente : prenez en compte la dépréciation potentielle dans votre stratégie de changement de voiture, et surveillez les programmes de reprise offerts par les constructeurs.
  • Les enjeux pour Stellantis et les constructeurs

    Ce jugement signe un tournant : l’industrie doit garantir la transparence des logiciels embarqués et la véracité des données environnementales. Pour Stellantis comme pour ses concurrents :

  • Renforcer la conformité : mise en place de dispositifs de contrôle interne plus rigoureux pour éviter toute manipulation logicielle.
  • Repenser les moteurs diesel : accélérer la transition vers des motorisations hybrides et électriques, tout en assurant la traçabilité des performances réelles.
  • Restaurer la confiance : communication transparente et offres de compensation crédibles pour les clients lésés.
  • Un appel à la vigilance et à la transparence

    Cette affaire illustre combien la fiabilité des motorisations reste un critère essentiel pour les automobilistes et pour la crédibilité du secteur. En Occitanie comme partout en Europe, mieux vaut rester informé et vigilant : surveillez les rappels officiels, conservez vos preuves d’entretien et n’hésitez pas à vous rapprocher des associations pour défendre vos droits. La route vers une mobilité plus propre et transparente passe par la rigueur technique et le respect des normes, sans compromis possible.

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