L’entrée de Luca Cordero di Montezemolo au conseil d’administration de McLaren Automotive marque un tournant stratégique pour la marque britannique, déterminée à renforcer son savoir-faire sur le segment des voitures de route. Ex-président de Ferrari et artisan de son renouveau dans les années 2000, Montezemolo apportera son expertise au moment même où McLaren Automotive, sous l’égide du fonds souverain CYVN Holdings d’Abu Dhabi, ambitionne de consolider sa place dans l’univers très concurrentiel des automobiles de luxe et de haute performance.
Un parcours exceptionnel au service de l’automobile
Avant de rejoindre McLaren Automotive, Montezemolo a façonné l’image moderne de Ferrari :
Transformation de la gamme : introduction de modèles emblématiques (360 Modena, F430, 458 Italia) mêlant performances extrêmes et fiabilité.
Développement industriel : optimisation des chaînes de montage pour augmenter la production sans sacrifier l’exclusivité.
Rayonnement international : partenariats avec des grands événements, diversification vers le lifestyle (collections, parc monégasque).
Son approche allie exigence technique, sens aigu du marketing et capacité à fédérer autour d’une vision partagée de la performance et de l’excellence.
La nomination validée par la Companies House britannique
Le 28 juin 2025, les documents officiels déposés auprès de la Companies House ont acté l’intégration de Montezemolo au sein de McLaren Group Holdings. Concrètement :
Enregistrement légal : modification des statuts de la holding, avec inscription de son nom parmi les administrateurs.
Secteur d’intervention : exclusivement le département « Automotive », séparé de la division McLaren Racing Ltd dédiée à la compétition.
Effet immédiat : renforcement de la gouvernance et élargissement du réseau de contacts industriels et financiers.
Cette formalité souligne la volonté de McLaren de structurer son développement autour de profils à la fois visionnaires et expérimentés.
Le rôle centré sur les voitures de route
Montezemolo a clairement précisé que son mandat ne concernerait pas la Formule 1, domaine resté sous l’égide de McLaren Racing. Ses missions principales seront :
Conseil en stratégie produit : affiner le positionnement des futures hypercars et GT de route.
Accompagnement du développement commercial : ouvrir de nouveaux marchés, renforcer la présence en Europe, en Asie et au Moyen-Orient.
Dialogue technologique : faciliter les partenariats avec des fournisseurs de batteries, de composites et d’électronique de pointe.
En limitant son champ d’action aux modèles de route, Montezemolo pourra concentrer son énergie sur l’expansion et la pérennité de la division Automotive.
Contexte : l’acquisition par CYVN Holdings
En avril 2025, le fonds souverain CYVN Holdings d’Abu Dhabi a pris une participation majeure dans McLaren Automotive, reflétant :
Un investissement financier significatif, destiné à soutenir la R&D dans l’électrification et les matériaux composites.
La volonté de diversifier le portefeuille du fonds, en misant sur le prestige des marques de luxe britanniques.
Un partage de compétences : CYVN apporte son expertise en financement et réseau international, tandis que McLaren injecte son héritage technologique.
Ce mariage entre capital et expertise opérationnelle offre à McLaren Automotive les moyens de ses ambitions, notamment sur le marché des supercars hybrides et électriques.
Défis et opportunités sur le segment automobile
Plusieurs enjeux majeurs attendent la division route :
Transition vers l’électrification : développement de motorisations hybrides haute performance et lancement des premières électriques McLaren.
Concurrence accrue : affrontement direct avec d’autres hypercar brands (Ferrari, Lamborghini, Aston Martin) sur l’innovation et l’expérience client.
Pression réglementaire : respect des normes d’émissions CO₂, tout en maintenant le caractère sportif et l’image de marque.
La capacité à concilier prestence dynamique, autonomie électrique et agriculture de l’exclusivité sera déterminante pour McLaren.
Apports potentiels de Montezemolo
Fort de son vécu chez Ferrari, Montezemolo pourrait impulser plusieurs dynamiques :
Optimisation des processus de production : garantir une qualité irréprochable tout en augmentant les volumes de vente.
Réseau commercial élargi : activation de relations historiques avec des concessionnaires et des collectionneurs dans les zones à fort pouvoir d’achat.
Stratégies de marque : capitaliser sur l’image britannique, tout en adoptant une communication lifestyle et digitale plus audacieuse.
Son sens du détail et son approche globale (du design à la distribution) seront des atouts pour structurer une croissance maîtrisée.
Perspectives pour McLaren Automotive
À moyen terme, la feuille de route envisage :
La présentation de nouveaux modèles hybrides en 2026–2027, s’inscrivant dans la continuité de la Speedtail et de la Artura.
La montée en puissance des versions électriques, pour répondre aux attentes des marchés nord-américain et chinois.
Le développement d’un nouveau centre de R&D en Europe continentale, dédié aux technologies propres et à la légèreté des structures.
Ces ambitions, si elles sont soutenues par une gouvernance solide et un leadership reconnu, pourraient faire de McLaren Automotive un acteur incontournable de la mobilité de luxe et de performance.
