Sur les routes sinueuses de notre belle Occitanie, j’ai découvert la toute nouvelle Mazda CX-5 2025, mais ce n’est pas son allure discrète qui m’a le plus marqué : c’est son habitacle quasi dépourvu de boutons physiques. Un choix audacieux qui bouscule nos habitudes et soulève de nombreuses questions sur l’avenir de l’ergonomie automobile.

Une évolution radicale du cockpit

À première vue, la troisième génération de CX-5 conserve les lignes élégantes et musclées de sa devancière. Mais sitôt installé au volant, on constate que Mazda a fait table rase des commandes traditionnelles :

  • Suppression des manettes et boutons pour la climatisation, le chauffage ou le désembuage.
  • Adoption d’un seul grand écran tactile central, pivot unique de l’interface homme-machine.
  • Élimination de la molette rotative logée dans le tunnel, comme chez certaines marques premium.

Le tableau de bord se veut minimaliste à l’extrême : un bandeau numérique sobre, bordé de quelques touches au volant, laissant place à un design épuré, presque zen.

Les raisons officielles de Mazda

Face aux critiques de puristes, Mazda avance une justification claire : ce sont les clients eux-mêmes qui réclament cette simplification. Tamara Mlynarczyk, responsable des relations publiques pour Mazda North America, explique :

« Sur la base du retour d’expérience de nos conducteurs, nous avons développé une nouvelle interface HMI priorisant la facilité d’utilisation tout en respectant la philosophie de sécurité de Mazda. Le grand écran tactile central minimise les mains éloignées du volant, complété par un système vocal avancé et des commandes au volant ergonomiques. »

Concrètement, la CX-5 2025 intègre :

  • Un système de reconnaissance vocale capable de piloter la climatisation, l’audio et la navigation sans quitter la route des yeux.
  • Des interrupteurs au volant, positionnés pour limiter la sollicitation de l’attention et simplifier les réglages en temps réel.
  • Une interface tactile réactive, proposant des menus intuitifs et personnalisables selon les préférences du conducteur.

Réactions et défi pour l’ergonomie

Le « tout tactile » ne fait pas l’unanimité. De nombreux conducteurs regrettent l’absence de retours physiques :

  • « Aucun moyen de régler le climat sans lâcher le volant ou quitter la route des yeux », s’insurgent certains.
  • « L’ergonomie disparaît : je veux des boutons à portée de pouce, sans devoir naviguer dans des menus. »
  • « Retirer la molette de contrôle, c’est sacrifier les yeux sur l’écran et la précision du geste. »

Ces critiques soulignent l’importance d’équilibrer minimalisme et accessibilité : comment concilier esthétique épurée et confort d’utilisation au quotidien, notamment en conduisant sur autoroutes ou routes rurales où l’attention doit rester maximale ?

Digitalisation progressive : un tournant pour Mazda

Historiquement, Mazda s’est montré prudent face à la dématérialisation excessive des commandes. En 2019, l’ingénieur Matthew Valbuena affirmait préférer la molette rotative aux écrans tactiles, invoquant des risques de distraction. Aujourd’hui, la marque opère un virage spectaculaire :

  • Les modèles électriques chinois EZ-6 et EZ-60, issus de la joint-venture avec Changan, ont déjà adopté un cockpit centré sur l’écran.
  • La CX-5 devient le premier véhicule global Mazda à généraliser cette philosophie « zéro bouton ».

Cette mutation traduit la confiance de la marque dans la fiabilité des interfaces digitales et la maturité des technologies vocales.

Perspectives sur la gamme Mazda

Reste à voir comment ce paradigme s’étendra aux futures Mazda :

  • La mythique MX-5 (Miata) pourrait faire exception, préservant son cockpit épuré mais plus analogique.
  • Les prochaines berlines et SUV haut de gamme intégreront sans doute des écrans encore plus larges et des systèmes haptique pour compenser l’absence de boutons.
  • Les évolutions logicielles et mises à jour “Over-The-Air” permettront d’enrichir l’interface sans modifier le tableau de bord physique.

D’ici là, chaque habitacle de CX-5 2025 offre un inédit mariage entre tradition du « Zoom-Zoom » et modernité numérique, invitant conducteurs et passagers à repenser totalement leur rapport aux commandes de bord.

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