En Italie, contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les Fiat qui dominent les bancs d’atelier. Une étude récente signée Actronics, spécialiste de la révision de composants électroniques automobiles, révèle que Ford arrive en tête des véhicules les plus réparés, avec 25,39 % des interventions. Un résultat contre-intuitif qui mérite qu’on y regarde de plus près.
1. Les marques les plus concernées par les réparations
Le palmarès des marques, établi sur la base des données d’Actronics entre janvier et septembre 2025, fait ressortir :
- Ford (25,39 %) : loin devant, cette domination s’explique davantage par une fréquence de pannes de composants électroniques que par un manque de fiabilité global.
- Volkswagen : deuxième position, touchée elle aussi par des pannes de capteurs et modules de gestion moteur.
- Mercedes-Benz : sur le podium, notamment pour des défauts de centralina électronique et systèmes d’infodivertissement.
- Opel et Audi : suivent de près, avec des réparations souvent liées aux boîtiers UCE et unités de contrôle du freinage.
- Fiat : 6ᵉ place, preuve que le leader historique du marché italien s’en sort relativement mieux sur le segment des pannes électroniques.
- BMW, Peugeot, Renault : complètent le top 9, confirmant que les grands constructeurs sont tous confrontés à la montée en complexité des systèmes embarqués.
2. Un classement par région surprenant
Au niveau régional, les indices sont calculés en prenant en compte le nombre de réparations signalées rapporté à la population :
- Frioul-Vénétie Julienne (52,2) : en tête, sans doute influencée par un parc relativement restreint et des routes de montagne exigeantes.
- Vénétie : deuxième place pour une région qui conjugue trafic intense et variations climatiques du nord-est.
- Trentin-Haut-Adige : fort indice lié à l’altitude et aux fortes amplitudes thermiques.
- Toscane : pentes vallonnées et routes sinueuses qui sollicitent les véhicules, notamment sur les tronçons de campagne.
À noter que la Latium, la Lombardie et la Campanie ne figurent pas parmi les cinq premières, malgré l’importance de leur parc auto urbain. Un signal que les problèmes électroniques n’épargnent pas les territoires les plus peuplés, mais qu’ils se concentrent là où les contraintes routières et climatiques sont les plus fortes.
3. Zoom sur les provinces les plus « éprouvantes »
Au niveau provincial, l’étude met en avant :
- Sondrio (60,6) : première province de l’Italie, ses routes alpines et les passages à fort dénivelé multiplient les sollicitations sur les véhicules.
- Trieste (52,1) : un trafic portuaire mixte qui use les composants électroniques liés au freinage et à la climatisation.
- Vérone : carrefour autoroutier et route nationale, générant un fort turnover de véhicules et de fréquentes réparations.
- Cagliari : l’afflux touristique estival pèse sur le parc local, provoquant un pic de réparations liées aux systèmes de gestion moteur et aux capteurs de stationnement.
- Biella et Vercelli : des infrastructures routières parfois vieillissantes entraînant des chocs et des dysfonctionnements électroniques.
4. Pourquoi tant de pannes électroniques ?
La montée en puissance des systèmes embarqués, qu’il s’agisse de centrales de gestion moteur, d’aides à la conduite (ADAS) ou d’infodivertissement connecté, multiplie les points de défaillance potentiels :
- Capteurs de pression et de température : sensibles aux intempéries et aux vibrations routières ;
- Unité de contrôle électronique (ECU) : défaillances liées à l’humidité ou aux surtensions ;
- Modules de communication (Bluetooth, GPS) : obsolescence prématurée et incompatibilités logicielles ;
- Équipements d’aide à la conduite : radars et caméras soumis aux projections de gravier sur les routes secondaires.
Ces éléments expliquent pourquoi même des marques réputées pour leur fiabilité mécanique peuvent figurer en bonne place dans le classement des réparations électroniques.
5. Méthodologie et limites de l’étude
L’analyse d’Actronics repose sur :
- Les données internes de l’entreprise sur la révision et le remplacement de composants électroniques ;
- Une pondération au nombre d’habitants par région et province pour établir un indice comparatif ;
- Le périmètre limité aux interventions effectuées dans les centres Actronics, ce qui ne couvre pas tous les types de pannes (mécaniques, carrosserie, etc.).
Malgré ces restrictions, le classement offre une photographie inédite de la façon dont les véhicules, toutes marques confondues, sont soumis à rude épreuve en fonction des territoires et des technologies embarquées.