Dans les rues sinueuses de Pérouse, un garage atypique attire les passionnés de sportives japonaises : D1R Performance, dirigé par Marcello Buia, plus connu sous le nom “Marz_D1R” sur Instagram. Véritable “guru” des JDM (Japanese Domestic Market), Marcello nous ouvre les portes de son antre où la légendaire Mitsubishi Eclipse côtoie deux icônes : la Toyota Supra MkIV et la Nissan GT-R R35. Entre admiration et questions techniques, l’unique dilemme demeure : Supra ou GT-R ? Décryptage d’un choix cornélien.

D1R Performance : l’atelier et son “guru”

Au premier regard, l’atelier de Marcello Buia frappe par son organisation millimétrée. Banc de puissance, établis garnis de tournevis Gedore, et étagères remplies de pièces OEM et aftermarket. Passionné et disponible, Marcello partage son savoir sans filtre, de la révision des turbos à la mise au point des suspensions. L’Eclipse, première voiture du garage, raconte son histoire : simple acquisition de cœur, elle ouvre la voie à un florilège de préparations plus ambitieuses les unes que les autres.

La Toyota Supra MkIV : l’indestructible préparée

Sous ses courbes massives, la Supra MkIV abrite le célèbre 6 cylindres en ligne 2JZ-GTE. Dans sa configuration d’origine, ce bloc délivre environ 320 ch ; chez D1R, il a évolué en stage 2 turbo pour culminer à 550 ch :

  • Turbo Garrett GTX35 renforcé pour une réponse instantanée.
  • Gestion moteur AEM Infinity calibrée pour optimiser la pression et la richesse.
  • Système de refroidissement revisité : radiateur aluminium surdimensionné et échangeur frontal.
  • Suspensions Bilstein B8 Sport ajustables pour un compromis confort/performance.

Sur route, la Supra séduit par son couple massif dès 2 500 tr/min et sa plage d’utilisation large. Idéale pour avaler les km à grande vitesse, elle réclame cependant une attention particulière aux vidanges tous les 5 000 km et au suivi régulier des collecteurs de turbo, réputés sujets aux fissures.

Nissan GT-R R35 : la bête technologique

Face à la Supra, la Nissan GT-R R35 incarne la quintessence de l’ingénierie moderne. Moteur VR38DETT biturbo de 3,8 L, boîte double embrayage à 6 rapports et transmission intégrale ATTESA E-TS : un arsenal où la puissance de série (570 ch) bondit à 650 ch après la préparation D1R :

  • Recalibrage ECU pour une courbe de couple adoucie en bas régime.
  • Système de refroidissement renforcé : échangeur d’huile de boîte et différentiel.
  • Freinage Brembo 6 pistons avec disques flottants de 410 mm pour un mordant constant.
  • Suspensions adaptatives Bilstein DampTronic réglées en mode “Track”.

La GT-R se distingue par son launch control précis et son empattement court, gage d’agilité étonnante malgré ses 1 750 kg. Gérard conseille un contrôle semestriel du niveau d’huile de transmission et du liquide de différentiel pour éviter toute surchauffe lors de sessions prolongées.

L’Eclipse de Marcello : la fidèle pionnière

Au fond de l’atelier trône la Mitsubishi Eclipse 2G de Marcello, celle qui a scellé sa passion. Bloc 4G63T turbo, configuration d’origine 180 ch, désormais boostée à 300 ch :

  • Wastegate externe Tial pour une détente plus fluide.
  • Collecteurs equal-length et ligne inox 3″ pour un son rauque.
  • Suspension KW Variant 2 pour un réglage sportif sans sacrifier le confort quotidien.

Coup de cœur du “guru”, elle incarne la polyvalence : capable de ravir en balade comme en run urbain. Sa légèreté (1 300 kg) et son autobloquant Torsen en font une excellente base de drift, tandis que la cartographie ECUTek conserve une souplesse surprenante dans les montées en régime.

La Miata : défi chrono à Magione

Challenge surprenant : Marcello a également retravaillé une Mazda MX-5 NB (1.6 L, 115 ch) pour descendre de 10 s le tour du circuit de Magione. Sans toucher au moteur, il s’est appuyé sur :

  • Jantes 15″ allégées et pneus semi-slicks pour réduire l’inertie rotative.
  • Kit ressorts courts Eibach pour abaisser le centre de gravité.
  • Barres anti-roulis renforcées pour un transfert de masse maîtrisé.
  • Repose-pieds alu et baquet Sparco pour une position de conduite optimisée.

Résultat : un chrono de référence pour un amateur, mais surtout la démonstration qu’une préparation châssis bien pensée peut faire basculer un entraînement amateur du côté semi-professionnel.

Supra ou GT-R : comment choisir ?

Le dilemme entre Supra et GT-R repose sur plusieurs critères :

  • Utilisation : grand voyage et confort prolongé pour la Supra, performances pures et traction intégrale pour la GT-R.
  • Entretien : bloc 2JZ plus tolérant aux oublis de vidange, VR38 exigeant une maintenance plus rigoureuse.
  • Style de pilotage : pilotage coulissant et couple massif pour la Supra, précision millimétrée et réponse instantanée pour la GT-R.
  • Budget : la Supra préparée reste souvent moins onéreuse à exploiter, mais la GT-R offre un rapport technologie/efficacité inégalé.

En Occitanie, où les routes mêlent lacets et montées sèches, la GT-R peut révéler son potentiel, mais la Supra assure un équilibre polyvalent, à mi-chemin entre confort et sportivité. À chacun de définir ses priorités pour trancher ce duel devenu mythique.

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