Pirelli Cyber Tyre : quand le pneu devient capteur et révolutionne la sécurité active
Sur les routes d’Occitanie comme ailleurs, on constate chaque jour l’importance des pneus : adhérence, confort, consommation… Mais Pirelli pousse le concept beaucoup plus loin avec son système Cyber Tyre, désormais primé à plusieurs reprises. Après des années de développement, la « gomme qui parle » n’est plus de la science‑fiction : elle fournit des données en temps réel à l’électronique du véhicule et ouvre la voie à une sécurité active plus réactive et plus intelligente.
Principe de fonctionnement : du caoutchouc au capteur
Cyber Tyre repose sur une architecture hardware et software intégrée. Des capteurs embarqués dans la structure même du pneumatique mesurent des paramètres cruciaux — pression, température, accélérations — et transmettent ces informations via des algorithmes propriétaires à la centraline du véhicule. Là, les données sont corrélées avec les systèmes ABS, ESP, contrôle de traction et autres fonctions ADAS pour adapter en temps réel les réactions du véhicule.
Ce que cela change sur la route
Des applications concrètes déjà en circulation
Après près de vingt ans de maturation, Cyber Tyre a commencé à être déployé sur des modèles de série et des supercars : la première intégration série date de 2021 sur la McLaren Artura. Depuis, des déclinaisons spécifiques ont été montées sur des véhicules de piste (Audi RS 4 Avant Edition 25 Years en 2024) et des hypercars (Pagani Utopia Roadster en 2025). Aston Martin a également annoncé un accord pour l’adopter sur ses futurs modèles.
Intégration et collaboration avec les constructeurs
L’intégration d’un tel système nécessite une coopération étroite entre le manufacturier et les équipementiers électroniques. Pirelli a travaillé avec Bosch pour assurer la compatibilité avec les architectures de bord, facilitant ainsi la transmission fluide des données et leur exploitation par les calculateurs existants. C’est cette capacité d’intégration qui permet au pneu d’être enfin considéré comme un capteur à part entière.
Primé pour l’innovation et la sécurité
En 2025, Cyber Tyre a été distingué à plusieurs reprises : prix « Sécurité » aux Automobile Awards en France, récompense « SafetyBest 2026 » par le jury Autobest (32 pays), et la nomination de Pirelli comme « Company of the Year » par Frost & Sullivan sur le marché des pneus intelligents. Ces reconnaissances confirment l’impact potentiel d’un composant traditionnel sur l’architecture globale du véhicule.
Perspectives : smart roads et mobilité connectée
Au‑delà de l’échelle du véhicule, Cyber Tyre se projette vers un écosystème connecté. Grâce à la connectivité V2X, les données agrégées pourraient alimenter des services d’infrastructure : signalement de chaussées glissantes, optimisation des plans de maintenance routière, ou encore gestion dynamique des limitations de vitesse en fonction de l’adhérence réelle. Sur le papier, cela inscrit le pneumatique au cœur des stratégies de mobilité intelligente.
Conséquences pour l’utilisateur et l’entretien
Pour le conducteur, l’avantage se traduit par une sécurité perceptible : systèmes d’aide plus pertinents et interventions plus adaptées aux conditions réelles. Côté entretien, la surveillance continue des paramètres du pneu permet aussi une maintenance prédictive — alertes sur perte de pression, surchauffe ou comportements anormaux — réduisant les risques et, potentiellement, les coûts liés aux pannes ou aux interventions d’urgence.
Enjeux et limites à considérer
Mon regard depuis l’Occitanie
En tant que passionné qui parcourt routes départementales et autoroutes régionales, je vois dans Cyber Tyre une évolution logique : transformer un élément fondamental en source d’information pour améliorer la sûreté et la fluidité du trafic. L’Occitanie, avec ses zones routières variées (plaines, côte, reliefs), est un excellent terrain d’essai pour valider la pertinence d’un pneu connecté. Reste à suivre l’élargissement des applications au grand public : si le coût et la robustesse des systèmes tiennent la route, nous tenons peut‑être un tournant technologique comparable à l’arrivée des premiers ABS.
