Pininfarina tourne une nouvelle page avec la nomination de Paolo Dellachà au poste de PDG. Une nomination « interne » qui, loin d’être anecdotique, envoie plusieurs signaux sur l’avenir stratégique de la firme turinoise. Acteur historique du design automobile italien, Pininfarina conjugue désormais héritage esthétique et ambitions industrielles : choisir Dellachà, aujourd’hui à la tête d’Automobili Pininfarina, revient à rapprocher davantage le pôle design des activités automobiles de la marque, avec l’objectif de renforcer les synergies au sein du groupe.
Un profil technique et industriel
Né en 1975 à Côme, Paolo Dellachà affiche un parcours solide dans l’automobile. Ingénieur de formation, il débute chez Ferrari en 2000 comme ingénieur d’essais prototype puis évolue rapidement vers des fonctions d’innovation. Son passage chez Maserati — où il devient Directeur de l’architecture et des concepts pour Maserati et Alfa Romeo — témoigne d’une double compétence : maîtrise technique des véhicules et sens du design industriel.
Une relève « maison » pour piloter la croissance
La période de recherche du successeur de Silvio Angori a été courte : à peine plus d’un mois. Cela démontre la volonté du conseil de s’appuyer sur un homme connaissant déjà l’écosystème du groupe. Dellachà a rejoint Automobili Pininfarina en 2018 comme directeur produit et plateformes, puis en est devenu le CEO ; le choix de le promouvoir à la tête de Pininfarina « mère » renforce la continuité entre les activités de design et la division automobile de prestige.
Synergies et priorités stratégiques
Dans le communiqué accompagnant la nomination, il est explicitement indiqué que la désignation de Dellachà doit « valoriser les synergies et les collaborations au sein du groupe, soutenir le développement des programmes futurs et renforcer le positionnement global de la marque ». Concrètement, on peut s’attendre à plusieurs axes d’action :
La gouvernance se consolide
Parallèlement à la nomination de Dellachà, le conseil d’administration a nommé Jay Noah Itzkowitz en tant que vice‑président. Ce mouvement indique une gouvernance en cours de recomposition, visant clairement à stabiliser la direction et à préparer les étapes suivantes du plan stratégique. L’objectif affiché est d’accompagner « l’exécution des plans stratégiques » dans un contexte concurrentiel où la capacité à intégrer design, technologie et performance commerciale fait la différence.
Quelle lecture pour le secteur et pour les amateurs d’automobile ?
Pour nous, passionnés qui aimons mettre nos voitures en circulation sur les routes d’Occitanie, cette nomination a des implications concrètes. Pininfarina n’est pas seulement une signature esthétique ; c’est un laboratoire d’innovations qui influence la forme et le fond des voitures de demain. Avec un dirigeant issu des rangs techniques et produit, la marque pourrait accélérer sur des véhicules où le design est intimement lié à des exigences d’ingénierie avancées (structures, plateformes électriques, intégration logicielle).
Les mots de la présidence et la vision partagée
Lucia Morselli, présidente de Pininfarina, s’est dite « très heureuse » d’accueillir Paolo Dellachà, soulignant l’énergie et la passion qu’il apportera. La présidente met en avant la contribution attendue de Dellachà pour « guider la croissance » et pour exécuter les plans stratégiques. Dellachà, de son côté, a exprimé sa gratitude et son admiration pour les équipes, insistant sur la richesse du patrimoine Pininfarina — du design automobile aux secteurs connexes comme l’architecture et la nautique.
Ce que cela pourrait signifier pour les prochains modèles
La nomination d’un dirigeant issu d’Automobili Pininfarina laisse penser que la marque pourrait intensifier son travail sur des véhicules premium et technologiques, tout en veillant à conserver l’empreinte stylistique reconnaissable. On pourrait voir :
Un pari sur la continuité et l’expertise
En plaçant Paolo Dellachà à la tête de Pininfarina, le conseil mise sur la continuité et sur une expertise technique éprouvée. Ce choix est rassurant pour les partenaires et les clients : il minimise les risques liés à une rupture brutale de stratégie et favorise une montée en puissance progressive des projets. Pour les amateurs et les observateurs, cela promet une période où le beau et la technicité seront, espérons‑le, mieux articulés que jamais.
