La genèse de la « Mad Max » dans le FSD 14
Avec la version 14 de son Full Self-Driving (FSD), Tesla affichait l’ambition de franchir un nouveau palier en matière de conduite automatisée. Parmi les nombreuses fonctionnalités préfigurées, une option surnommée « Mad Max » promettait des changements de file plus rapides et des dépassements fluides, afin de réduire les temps de parcours. En pratique, il s’agit d’un calibrage spécifique de l’algorithme d’IA, qui priorise l’agressivité et la réactivité aux conditions routières.
Des vidéos inquiétantes circulent sur la toile
L’examen des premières images enregistrées par des utilisateurs alerte sur la mise en œuvre réelle de la « Mad Max ». On y voit des Model 3 et Model Y franchir la ligne médiane à très haute vitesse, parfois jusqu’à 120 km/h dans des zones limitées à 80 km/h. Dans certains cas extrêmes, le logiciel engage plusieurs dépassements successifs sur l’autoroute, sans prise en compte suffisante de la distance de sécurité.
Manœuvres brutales et blocage du trafic
- Changements de file multiples à plus de 140 km/h, suscitant la surprise, voire la panique, des conducteurs environnants.
- Arrêts soudains sans raison apparente, notamment lorsqu’un autre véhicule active son clignotant, provoquant un plantage de la régulation et un blocage du flux.
- Dépassages audacieux en créneau, laissant peu de marge de manœuvre pour les automobilistes derrière la Tesla concernée.
Le rôle de la NHTSA : enquête formelle
Face à ces séquences partagées massivement en ligne, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a décidé d’ouvrir une enquête officielle. L’autorité américaine souhaite évaluer le niveau de dangerosité de la « Mad Max » sur l’ensemble des usagers de la route, pas seulement sur les propriétaires de Tesla. Il s’agit d’analyser si l’algorithme respecte les normes de sécurité fédérales ou si, au contraire, il engendre un risque accru d’accident.
Position des défenseurs et des détracteurs
Les partisans de Tesla mettent en avant la capacité de l’IA à apprendre de chaque trajet, considérant ces incidents comme des dysfonctionnements momentanés d’une technologie encore en phase bêta. À l’inverse, les critiques dénoncent une course à la performance sans précaution : promouvoir un système capable de « rouler plus vite » au détriment du respect des limitations et de la fluidité du trafic.
Antécédents et surveillance continue
Ce n’est pas la première fois que les assistances à la conduite de Tesla attirent l’attention des régulateurs. Le système Autopilot a déjà fait l’objet de rappels et de mises à jour à la suite d’accidents impliquant un excès de confiance des conducteurs. Cette nouvelle enquête, centrée sur le paramétrage « Mad Max », souligne l’enjeu majeur d’équilibrer innovation et responsabilité.
Quel encadrement pour la conduite automatisée ?
L’autorité américaine pourrait demander à Tesla de renforcer la transparence sur les fonctionnalités mises à disposition des utilisateurs. Les questions portent notamment sur :
- La clarté des notifications concernant le niveau d’assistance et la nécessité d’une surveillance humaine.
- Les limites techniques imposées en fonction des limitations de vitesse et des panneaux routiers détectés.
- Les critères d’activation et de désactivation automatique de la « Mad Max » selon les conditions (trafic dense, météo, etc.).
Conseils pratiques pour les conducteurs Tesla
En attendant les conclusions de la NHTSA, voici quelques recommandations pour qui possède une Tesla équipée du FSD 14 :
- Désactivez la « Mad Max » dès que vous identifiez une conduite trop agressive ou inadaptée à votre style.
- Restez vigilant et prêt à reprendre manuellement le volant en toute circonstance, même si l’IA est active.
- Surveillez régulièrement vos mises à jour logicielles et consultez les notes de version pour comprendre les modifications opérées.
- Partagez vos retours d’expérience auprès de la communauté et de Tesla pour aider à fiabiliser le système.
Les perspectives pour Tesla et l’autonomie de demain
Cette enquête ouvre un débat essentiel sur la maturité de la conduite autonome et la confiance que l’on peut accorder aux algorithmes. Le cas de la « Mad Max » souligne l’urgence pour Tesla et l’ensemble des constructeurs de mettre en place des garde-fous techniques et réglementaires, afin de garantir que la recherche de performance ne compromette pas la sécurité collective.



