Pourquoi changer son liquide de refroidissement est essentiel ?
Vous avez déjà vu votre voyant moteur s’allumer sans raison apparente ? Ou constaté une température moteur qui grimpe en flèche même en plein hiver ? Ne cherchez pas plus loin : votre liquide de refroidissement est peut-être fatigué. Et croyez-moi, ignorer ce petit détail peut entraîner une surchauffe moteur ou pire… une séance de remorquage un dimanche soir. Pas génial, non ?
Le liquide de refroidissement ne se contente pas de maintenir votre moteur à bonne température. Il empêche aussi la corrosion, prévient la formation de dépôts calcaires et protège du gel en hiver. Un liquide en mauvais état ou trop ancien peut perdre toutes ses propriétés et transformer votre fidèle bolide en cocotte-minute.
Heureusement, changer son liquide de refroidissement, c’est à la portée de tout conducteur un tant soit peu bricoleur. Suivez le guide pour une opération sans fuites… ni sueurs froides.
À quelle fréquence faut-il remplacer le liquide de refroidissement ?
C’est une question que beaucoup se posent, et à juste titre. En général, on recommande la vidange tous les 2 à 4 ans, ou tous les 40 000 à 60 000 km selon le type de liquide utilisé et le constructeur de votre voiture. Certains liquides longue durée peuvent tenir jusqu’à 10 ans, mais mieux vaut ne pas trop tenter le diable.
Un petit coup d’œil dans votre carnet d’entretien vous donnera l’information exacte. Et si vous remarquez que le liquide vire au brun, qu’il dégage une mauvaise odeur ou que le niveau baisse régulièrement, il est urgent de passer à l’action.
Matériel nécessaire pour changer le liquide de refroidissement
Avant de vous lancer, mieux vaut avoir tout sous la main histoire d’éviter le traditionnel « Oups, j’ai oublié l’entonnoir ». Voici la liste du matériel :
- Un bidon de liquide de refroidissement neuf (prenez celui indiqué dans le manuel constructeur)
- Une bassine ou récipient pour recueillir l’ancien liquide (attention, c’est toxique)
- Des gants de protection
- Une paire de lunettes de sécurité (mieux vaut prévenir que pleurnicher devant le miroir)
- Un entonnoir
- Du papier absorbant ou un chiffon
- Une clé pour ouvrir la vis de purge (souvent une clé plate ou une douille)
- Eventuellement, un produit de rinçage circuit de refroidissement
Certains véhicules disposent d’un bouchon de vidange spécifique sur le radiateur, d’autres non. Vérifiez sous votre capot pour savoir à quoi vous attendre.
Étapes pour une vidange réussie, sans prise de tête
Bien, une fois outillé et motivé, il est temps de passer aux choses sérieuses. Voici les étapes recommandées pour une vidange de liquide de refroidissement en toute sécurité.
1. Moteur froid, impératif !
On ne plaisante pas avec ça : le système de refroidissement fonctionne sous pression, et le liquide peut atteindre 90°C ou plus. Ouvrir le bouchon de radiateur ou de vase d’expansion à chaud, c’est comme faire sauter un bouchon de champagne… brûlant. Attendez plusieurs heures après que le moteur soit arrêté.
2. Mise en place de la bassine et accès au système
Placez la bassine sous la voiture, au niveau du radiateur ou du bas moteur. Ouvrez le bouchon du vase d’expansion pour faire entrer de l’air et faciliter l’écoulement. Ensuite, repérez la vis de purge sur le radiateur ou le bloc moteur, et ouvrez-la délicatement pour laisser s’écouler l’ancien liquide.
Astuce de vieux briscard : si le liquide coule difficilement, ouvrez les purges sur le circuit ou desserrez légèrement un tuyau supérieur du radiateur.
3. Rinçage du circuit (option, mais recommandé)
Vous voulez repartir sur de bonnes bases ? Un petit rinçage à l’eau claire ou avec un produit spécifique éliminera les boues, résidus et dépôts éventuels. Il suffit de remplir le circuit avec l’eau, faire tourner le moteur quelques minutes, puis vidanger à nouveau. Le liquide ressort sale ? Recommencez une fois.
4. Remplissage du liquide neuf
C’est le moment de recharger le système. Versez lentement le nouveau liquide à l’aide de l’entonnoir jusqu’à atteindre le niveau maximal dans le vase d’expansion. Sur certains véhicules, un bouchon de purge situé en hauteur (durite chauffage par exemple) devra être ouvert pour évacuer l’air plus facilement.
Ce n’est pas le moment de faire déborder le tout, alors prenez votre temps. Surveillez les éventuelles fuites sous la voiture : si ça tombe, identifiez la source avant de continuer.
5. Mise en température et purge de l’air
Faites tourner le moteur quelques minutes avec le chauffage à fond (oui, même en plein mois d’août). Cela permet à la pompe à eau de faire circuler le liquide dans le radiateur de chauffage et aux bulles d’air de remonter dans le vase.
Surveillez la température moteur et le niveau dans le vase. Si le niveau baisse brutalement, c’est l’air qui part. Rajoutez du liquide si nécessaire. Une fois le circuit stable, refermez le bouchon.
6. Derniers contrôles et test sur route
Après un petit tour de 10 à 15 km, laissez refroidir la voiture puis vérifiez à nouveau le niveau. Un ajustement est parfois nécessaire les premiers jours. Si tout est stable, c’est bon, vous pouvez ranger les outils… et vous accorder un petit café bien mérité !
Les pièges à éviter absolument
Ah, les erreurs classiques… tout bricoleur du dimanche en a fait au moins une. Voici celles à éviter :
- Oublier de purger l’air du circuit : résultat, air dans le radiateur, moteur qui chauffe… la panique.
- Mélanger deux types de liquides incompatibles : certains ne se mélangent pas et forment une bouillie corrosive. Lisez l’étiquette !
- Jeter l’ancien liquide dans la nature : c’est interdit et extrêmement polluant. Apportez-le à la déchetterie.
- Remplir le liquide à ras bord : le niveau varie avec la température. Laissez un peu de marge.
Le bon choix de liquide fait la différence
On l’entend souvent : « C’est bon, du liquide de refroidissement c’est du liquide, non ? ». Eh bien non ! Il en existe plusieurs types : les liquides organiques (OAT), minéraux (IAT), ou hybrides. Le mauvais choix peut attaquer les joints ou provoquer de la corrosion prématurée.
La règle d’or ? Suivez scrupuleusement les préconisations du constructeur. Et si vous êtes entre deux entretiens ou que vous devez juste faire un appoint, n’oubliez pas de toujours utiliser le même type de liquide que celui déjà présent dans le circuit.
Et si vous avez peur de mal faire ?
Personne ne naît mécano, et ce n’est pas un déshonneur de passer par un professionnel. Si votre moteur est bardé d’électronique ou que certaines vis de purge sont inaccessibles sans pont, prenez rendez-vous dans un garage. Pour 60 à 100 euros environ, vous gagnez en tranquillité… et vous évitez la panne sèche sur le périph un vendredi soir.
En résumé
Changer son liquide de refroidissement soi-même, c’est un excellent moyen d’apprendre à mieux connaître son véhicule, d’économiser quelques euros, et de rouler l’esprit tranquille. Avec les bons outils, un peu de méthode et des gants, c’est une opération tout à fait réalisable dans un coin de garage ou sur une place de parking.
Une dernière astuce de vieux routier : notez la date du changement et le kilométrage. Ça pourrait vous être utile plus tôt que vous ne le pensez… et puis ça fait sérieux sur le carnet d’entretien !
Alors, prêt à vous lancer ? Le moteur vous dira merci.