En sillonnant les routes européennes à la recherche de belles mécaniques oubliées, Gérard du blog Auto Occitanie est tombé sur une découverte stupéfiante : une concession abandonnée aux Pays-Bas, remplie d’Alfa Romeo en sommeil. Un reportage vidéo de The Bearded Explorer révèle un hangar où Giulia d’époque, GTV, 166 à moteur Busso et bien d’autres modèles reposent dans un long sommeil, témoins silencieux d’une époque révolue.
Un reportage qui commence par l’étonnement
Le film s’ouvre sur une Ferrari 360 Modena, étrange invité hors sujet, dévoilant une carrosserie désespérément abandonnée. Mais l’émotion véritable naît dès que la caméra pénètre dans la concession. Rangée après rangée, une invasion d’Alfa Romeo des années 1990 et 2000 attendent leur renaissance, parfois dans des états contrastés : peinture ternie, corrosion naissante et sellerie en lambeaux.
Une collection d’Alfa Romeo des années 90
- Alfa Romeo 156 : berline iconique des années 1998–2005, présentée dans son livrée d’origine, cabossée mais identifiable par ses phares caractéristiques.
- Plusieurs Alfa Romeo 159 : successeur de la 156, aux lignes plus sages, montrant que même un design consensuel peut finir à l’abandon.
- Alfa Romeo 145 : compacte à hayon, rareté sur nos routes, ici fidèlement préservée malgré la poussière accumulée.
- Giulia des années 1970 : comble de nostalgie, seul le châssis rouillé subsiste, vestige d’un mythe qui a fait rêver toute une génération.
Le mythe du moteur Busso en majesté
Au cœur du hangar trône une Alfa Romeo 166 équipée du fameux V6 Busso 3.0 l 24 soupapes, développant 226 CV pour 237 km/h de vitesse de pointe. Cette dernière grande berline du Biscione n’a jamais vraiment trouvé sa place face aux allemandes, mais reste un bel exemple de son époque, alliant confort et sonorité inimitable.
Non loin de là, une Alfa Romeo 156 GTA livre encore les traces de son tempérament sportif : soubassement surbaissé, boucliers affinés et écusson GTA sur la calandre rappellent la fougue du modèle, véritable icône des sportives italiennes fin de siècle.
L’âge d’or de la traction avant
Avant l’avènement de la Giulia moderne et de la Stelvio, Alfa Romeo misait sur la traction avant. Plusieurs modèles illustrent cette période :
- Alfa Romeo 155 (dessinée par Ercole Spada) : plus de 190 000 exemplaires vendus, succès commercial malgré une ressemblance parfois critiquée avec la Fiat Tempra. L’exemplaire vert aperçu dans le hangar semble l’un des mieux conservés, roues alliage noires intactes.
- Alfa Romeo 33 rouge : héritière de l’Alfasud, produite à Pomigliano d’Arco, vendue à près d’un million d’unités. Son 1.5 l boxer de 105 CV propulsait cette compacte à 185 km/h.
- 33 Quadrifoglio Verde : version sportive dotée d’un aileron arrière et d’un pare-chocs ton caisse, elle révèle le caractère affirmé du Biscione sur un segment modeste.
Surprises et curiosités dans l’atelier
Dans la zone atelier, l’œil averti repère une GTV6 posée sur le pont élévateur. Son V6 2.5 l de 160 CV, accolé à une silhouette fastback, incarne la passion des amateurs d’Alfa classiques. Plus intrigante encore, une autre 33 équipée de six projecteurs supplémentaires à l’avant : sans doute une safety-car pour compétition locale, souvenir d’une époque où l’on bricolait les belles pour le rallye amateur.
Leçons pour l’amateur : préserver ses trésors
En découvrant ces Alfa laissées à l’abandon, on mesure l’importance de protéger ses véhicules :
- Stockage sous abri ou bâche respirante pour limiter l’humidité et prévenir la corrosion.
- Vidange régulière et procédé préventif (antigel, traitement anticorrosion) même pendant l’immobilisation.
- Inspection périodique de l’intérieur (moquettes, sièges) pour éviter moisissures et dégradation des matériaux.
- Relance du véhicule tous les mois : quelques kilomètres suffisent à lubrifier les organes et préserver les joints.
Ces conseils, simples à mettre en œuvre, permettent de conserver votre Alfa Romeo dans un état proche de l’origine, et d’éviter qu’elle ne finisse comme ces merveilleuses machines oubliées dans un coin de hangar.