Une nouvelle ère pour Audi dans le segment des SUV extralusso

Jusqu’à présent, Audi laissait le segment des SUV full-size à ses concurrentes bavaroises et à l’étoile de Stuttgart. Avec l’arrivée imminente du Q9, la marque aux anneaux entend inverser la tendance. Présenté comme le futur vaisseau-amiral de la gamme, il viendra jouer sur le terrain du luxe, de la technologie embarquée et de la modularité, pour s’attaquer de front aux BMW X7 et Mercedes GLS. Sa mission : redéfinir le concept d’« ammiraglia su ruote alte », autrement dit de limousine haute sur pattes.

La plateforme Premium Platform Combustion (PPC), clé de la stratégie

Le Q9 ne sera pas un développement isolé : il partagera sa base technique avec un tout nouveau Q7. Tous deux seront construits sur la Premium Platform Combustion (PPC), une architecture polyvalente conçue par le groupe Volkswagen pour accueillir de multiples motorisations :

  • Bent moteur à essence : blocs TFSI modernes pour une réponse instantanée.
  • Diesel optimisé : bien que moins mis en avant, il reste proposé sur certains marchés.
  • Mild-hybrid : électrification légère pour réduire la consommation et lisser la récupération d’énergie au freinage.
  • Plug-in hybrid : jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres en 100 % électrique, pour circuler en zone urbaine sans émissions.

Cette modularité permet d’industrialiser à grande échelle et de proposer des variantes adaptées à chaque clientèle et à chaque réglementation, notamment en vue des évolutions européennes prévues pour 2035.

Design et habitacle : entre luxe et modularité

Audi n’a pas encore dévoilé de visuels officiels du Q9, mais les contours se dessinent déjà dans les informations techniques et les premières indiscrétions :

  • Style extérieur : calandre XXL, lignes musclées, signature lumineuse retravaillée pour donner à cette « grande dame » une présence imposante sur la route.
  • Intérieurs « limousine-like » : matériaux premium, finition presque artisanale, avec cuir, inserts métallisés et éléments de décoration spécifiques à cette couleur de gamme.
  • Troisième rangée de sièges de série : l’habitacle offrira une véritable configuration sept places, sans sacrifier le confort des occupants arrière grâce à des dossiers rabattables et un accès facilité.
  • Technologies embarquées : écrans HD, réalité augmentée dans l’affichage tête haute et systèmes d’assistance à la conduite de dernière génération (régulateur adaptatif, aide au maintien de voie, vision nocturne…).

La double stratégie énergétique : thermique et hybride

Contrairement à sa communication électrique initiale, le groupe Volkswagen choisit de ne pas proposer le Q9 en 100 % électrique dès son lancement. Cette décision s’inscrit dans une logique de :

  • Diversification : proposer à la fois des motorisations conventionnelles et hybrides pour répondre à toutes les attentes—des amateurs de sonorité V8 aux entreprises recherchant des flottes moins polluantes.
  • Flexibilité réglementaire : anticiper l’éventualité d’un assouplissement des normes européennes sur l’interdiction des thermiques en 2035, et garantir une offre cohérente sur plusieurs années.
  • Technologie maturée : exploiter immédiatement le V8 et le V6 hybrides plutôt que de forcer une transition trop rapide vers l’électrique, avec le risque de livrables encore perfectibles.

Le rôle de Porsche et du groupe Volkswagen

Cette stratégie ne concerne pas seulement Audi. Porsche, dans le même giron, a également revu ses plans pour le successeur de la Macan, initialement prévu en 100 % électrique. Le futur SUV à sept places de Stuttgart suivra la même logique : version thermique puis électrique plus tard, et production elle aussi sur la plateforme PPC. Cette discipline de groupe témoigne d’une volonté de :

  • Partage des coûts de développement et d’industrialisation entre les marques du groupe.
  • Maintien du V8 comme étendard de performance et de prestige, pour ceux qui refusent encore l’absence de sonorité mécanique.
  • Capacité à adapter l’offre en temps réel à la demande et aux évolutions politiques ou fiscales.

La concurrence : BMW et Mercedes sous pression

BMW et Mercedes, avec leurs X7 et GLS, règnent sans partage sur l’extralujo SUV depuis plusieurs années. Audi mise sur le Q9 pour inverser la hiérarchie :

  • Détail du positionnement tarifaire : tarifs débutant plus haut qu’un Q7 et culminant dans les six chiffres, pour marquer l’exclusivité.
  • Argument confort : suspensions pneumatiques de dernière génération, insonorisation renforcée et multiples réglages individuels pour chaque passager.
  • Finitions sur mesure : programmes de personnalisation (couleurs, matériaux, packs d’équipements) afin de rivaliser avec l’offre « Made to Measure » de Stuttgart.

Le client, face à ces trois géants allemands, sera désormais en position de force pour exiger des prestations toujours plus élevées, qu’il s’agisse d’agrément de conduite, de qualités routières ou de services connectés.

Un 2026 placé sous le signe de la haute performance

Le lancement du Q9 en 2026 signera l’entrée officielle d’Audi dans le cercle très fermé des SUV extralusso. Il faudra observer de près sa capacité à se démarquer par :

  • Son équilibre entre impeccable aisance à basse vitesse et autorité sur autoroute.
  • La cohérence entre exigences écologiques et attentes traditionnelles (sonore et puissance).
  • La réactivité du réseau de concessionnaires pour garantir un service après-vente à la hauteur des promesses du constructeur.

En Occitanie, où je teste régulièrement les derniers modèles sur autoroutes, routes de montagne et émergences urbaines, j’attends de ce Q9 qu’il allie le charme et la rigueur allemande, tout en offrant ce supplément d’âme qui fait la différence lorsqu’on s’évade au volant d’un vaisseau hors norme.

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