En ce début d’avril, Volvo, le géant suédois de l’automobile, traverse une période de changement majeur avec le remplacement de son PDG. Jim Rowan, qui occupait le poste depuis mars 2022, sera remplacé par Hakan Samuelsson, un vétéran des rouages de Volvo. Ce retour inattendu de Samuelsson s’accompagne de questionnements sur le changement de direction de l’entreprise, surtout quand Volvo avait clôturé l’année précédente sur des résultats encourageants à la fois en termes de ventes et de revenus.
Contexte du départ de Jim Rowan
Jim Rowan, arrivé chez Volvo avec une solide expérience dans le domaine technologique, a su diriger le constructeur automobile à travers des marchés troublés pour atteindre des records en 2024. Venant de BlackBerry et Dyson, il a mis l’accent sur une transformation numérique, en transitionnant Volvo vers un modèle plus orienté logiciel, à la manière d’une tech-compagnie produisant des voitures. Cette orientation stratégique marquée n’a pas semblé séduire entièrement les têtes dirigeantes de Geely, le groupe chinois propriétaire de Volvo, menant à des divergences de vues sur la direction future de l’entreprise.
Retour de l’homme de confiance : Hakan Samuelsson
Fort de son bagage d’expérience avec Volvo de 2012 à 2022, période durant laquelle il a transformé profondément l’image de l’entreprise, Samuelsson est appelé à reprendre les rênes. C’est un homme qui avait réussi avec ingéniosité à redresser l’image de marque de Volvo après le rachat par Geely, lui permettant de monter en gamme pour concurrencer des géants comme Audi, BMW et Mercedes. Son retour est perçu comme une volonté de recentrage sur une industrie automobile traditionnelle, avec un accent renouvelé sur le produit plus que sur le logiciel.
Les défis auxquels Samuelsson fera face sont nombreux : des tensions commerciales croissantes avec l’instauration de tarifs douaniers américains par Donald Trump, des quotas de production européens pour les véhicules électriques, et les conditions fluctuantes du marché mondial. Cependant, sa philosophie axée sur le produit et son approche de la fabrication locale, avec l’usine de Ridgeville en Caroline du Sud, sont des stratégies précédemment utilisées qui pourraient une nouvelle fois s’avérer gagnantes.
Les défis et perspectives pour 2025
En 2025, Volvo se retrouve au carrefour de plusieurs routes, devant jongler entre les exigences écologiques imposées par l’UE, et la production nord-américaine asphyxiée par des tarifs imposés. Samuelsson devra non seulement maintenir la cadence de production locale pour répondre à la demande outre-Atlantique, mais il devra aussi faire face à la taxation des véhicules électriques fabriqués en Chine, en transférant potentiellement une partie de l’assemblage en Europe, à notamment à l’usine de Gent en Belgique.
La nouvelle dynamique chez Volvo, avec Samuelsson retenant le gouvernail, émet l’espoir d’une stabilisation à travers une concentration renouvelée sur la fabrication traditionnelle et l’approche pragmatique de long terme avec un œil vigilant sur les bouleversements géopolitiques actuels. Pour les amoureux de l’automobile, ce changement de cap pourrait signifier des modèles axés sur la robustesse Suédoise et l’engagement continu sur les standards de sécurité exemplaires qui ont forgé la réputation de la marque.
L’année 2025 exigera de Volvo une résilience stratégique et une adaptation rapide aux évolutions du marché, deux qualités que Samuelsson a jadis démontrées. Son retour au sein de la société marquera-t-il une quête réussie vers de nouveaux sommets ? Beaucoup attendent de voir comment Volvo réagira sous sa nouvelle direction dans un secteur automobile toujours en pleine transformation.