Le Maxus Deliver 9 transformé en camping‑car « low cost » : voilà une nouvelle qui fait sourire chez les amateurs de vanlife et qui mérite qu’on s’y attarde. Vu depuis l’Occitanie, où les routes sinueuses et les aires de vidange sont légion, ce type d’offres change la donne pour qui veut voyager sans se ruiner. J’ai pris le temps de décrypter cet OVNI pratique issu du groupe SAIC, commercialisé sous la marque LDV en Australie, pour en extraire ce qui intéressera réellement le lecteur : mécanique, aménagement, capacité d’autonomie et ergonomie au quotidien.

Une base technique éprouvée

Le Deliver 9 reprend une architecture de fourgon longue, toit haut, de 5,94 m de long — une taille qui entre clairement dans la catégorie des vans « compacts grands », adaptés à la vie à bord tout en restant maniables sur route. Sous le capot, on trouve un 2.0 turbodiesel développant 145 ch et 375 Nm de couple, accouplé à une boîte automatique à six rapports. Ce choix moteur est pragmatique : suffisant pour tracter (charge remorquable annoncée 2,8 t) et pour offrir des reprises correctes même pleine charge, sans viser la performance mais la robustesse et la consommation maîtrisée.

Aménagements intelligents, prix plancher

Ce qui frappe d’emblée, c’est le positionnement tarifaire : autour de 89 990 AUD, soit l’équivalent de ~54 000 €, clé en main avec aménagement complet. Pour ce prix, le Deliver 9 camping‑car propose une installation complète comprenant :

  • une cuisine équipée (évier, micro‑ondes, plaque gaz et induction, réfrigérateur avec congélateur),
  • un cabinet de toilette séparé avec douche et WC,
  • un lit arrière fixe, modulable en hauteur pour augmenter le volume de rangement,
  • une douche extérieure intégrée, pratique pour l’été et les activités plein air.
  • Les matériaux se veulent sobres et fonctionnels : panneaux en bois revêtu, teintes grises/beige, sellerie simple. L’objectif n’est pas le luxe mais la durabilité et la facilité d’entretien. Une approche cohérente pour un produit « de masse » qui vise l’utilisateur pragmatique plutôt que le baroudeur exigeant le summum du confort.

    Autonomie et équipements énergétiques

    Côté autonomie, Maxus/LDV joue la carte de la simplicité efficace : une batterie auxiliaire de 2,56 kWh associée à un module solaire de 190 W. Deux réservoirs d’eau propres de 100 L chacun et un réservoir d’eaux grises de 16 L complètent le tableau. La recharge de la batterie embarquée peut se faire au réseau ou via la charge moteur en roulage. Ce dispositif n’est pas pensé pour une autonomie off‑grid prolongée, mais il suffit pour des escapades de quelques jours avec gestion low‑consumption des équipements (frigidaire peu gourmand, éclairage LED standard).

    Ergonomie et vie à bord

    Le plan d’aménagement reprend les codes simples et éprouvés : banquette, table centrale, sièges avant pivotants, lit transversal arrière. Les grandes fenêtres, des hublots de toit et des moustiquaires assurent ventilation et luminosité. Le lit, installé de manière fixe et ajustable en hauteur, facilite l’accès au volume de rangement inférieur — un point essentiel quand on vit en van : de la place pour vélos, sacs, ou matériel de sports.

    Le lit est décrit comme « étroit » : sur un modèle de 5,94 m, l’espace transverse est toujours une contrainte et impose un compromis entre couchage confortable et espace de garage. Les matériaux et assemblages sont orientés vers la fonctionnalité plutôt que le raffinement, mais pour le public visé (budget serré, usage familial ou escapades régulières) cela fait sens.

    Un choix volontairement sans gadgets

    Autre parti pris notable : l’absence d’électronique superflue. Pas d’intégration smartphone façon tableau de bord connecté, pas d’éclairages tactiles sophistiqués ni d’apps pilotant la cellule. Maxus mise sur des systèmes simples et éprouvés — un avantage en terme de fiabilité et de coût, et un choix judicieux pour des utilisateurs qui privilégient la robustesse à la techno fragile.

    Comparaison de marché et potentiel européen

    Sur le marché australien, le Deliver 9 se place face à des concurrents comme le Volkswagen Grand California ou des aménagements sur base Fiat Ducato/Mercedes Sprinter. Son atout majeur : un prix d’accès très en dessous des standards européens pour un véhicule déjà équipé. En Europe, un fourgon nue dans cette plage de prix est rare, et un camping‑car complet à ce tarif est presque impensable.

    Cependant, actuellement, la commercialisation est limitée à l’Australie sous la marque LDV. En Europe, SAIC distribue déjà Maxus en version véhicules utilitaires, mais l’aménagement complet n’est pas encore au catalogue. Si ce modèle devait arriver chez nous, il pourrait véritablement dynamiser le segment « van accessible », et séduire des néo‑campers ou des familles à la recherche d’une solution clé en main sans investissement pharaonique.

    Pour qui est fait ce Deliver 9 camper ?

    Ce van s’adresse à plusieurs profils :

  • les familles et couples cherchant un premier camping‑car accessible,
  • les utilisateurs voulant voyager régulièrement sans opérations de conversion coûteuses,
  • les budgets serrés souhaitant un véhicule immédiatement opérationnel pour le loisir.
  • En revanche, les baroudeurs extrêmes et les aficionados du « full autonomy » préféreront des aménagements plus lourds en batteries, panneaux solaires et réservoirs d’eaux usées plus grands. Mais pour les escapades à la journée ou le week‑end prolongé, l’offre est pertinente et cohérente.

    Si l’on se place en Occitanie, région où j’aime rouler à travers Corbières, causse et garrigue, ce Deliver 9 « prêt à partir » est une alternative réaliste pour profiter rapidement des routes et des plages sans attendre des mois de conversion. Le défi pour SAIC/Maxus sera d’ajuster l’offre et le service après‑vente à nos exigences européennes si la marque souhaite percer sur ce marché très compétitif mais friand d’options abordables.