Dans un contexte où la transition vers des pratiques automobiles plus durables est de plus en plus pressante, le groupe Stellantis, fusion entre PSA et Fiat Chrysler Automobiles, continue de s’appuyer sur les crédits verts alloués par Tesla pour l’année 2025. Cette stratégie vise à répondre aux exigences strictes des émissions définies par l’Union Européenne sans avoir à débourser des pénalités considérables.
Opportunité et défis de conformité
Jean-Philippe Imparato, responsable européen de Stellantis, confirme que le recours aux crédits verts est une nécessité actuelle pour le groupe. Malgré une prolongation accordée par Bruxelles jusqu’en 2027, permettant un délai supplémentaire pour atteindre les objectifs écologiques, l’entreprise reste confrontée à un fossé substantiel entre les véhicules électriques actuellement disponibles (14 % des ventes totales) et l’objectif de 21 % fixé par l’UE.
Cette démarche n’est pas sans précaution : elle permet à Stellantis de demeurer en conformité avec la réglementation, tandis que parallèlement, le groupe investit dans l’élargissement de son portefeuille de véhicules à faible émission. Un exemple notable de cet effort est le lancement prévu de la nouvelle Fiat 500 hybride, dont la production débutera en novembre prochain à l’usine de Mirafiori à Turin. Avec des prévisions de production atteignant les 130 000 unités par an, ce modèle incarne une étape signifiante vers une électrification accrue.
Stratégie de transition double
En recourant à une double stratégie – l’achat de crédits verts de Tesla et le développement de nouveaux modèles respectueux de l’environnement – Stellantis cherche à équilibrer la nécessité immédiate de conformité avec une ambitieuse vision à long terme d’une transformation durable. Cependant, l’usage continuel de crédits externes soulève des questions sur le rythme effectif de la transition, incitant à une réflexion sur l’accélération des investissements en recherche et développement pour accroitre la part de l’électrique dans leur gamme.
Seule une intensification des efforts dans l’innovation permettra à Stellantis de passer des stratégies temporaires à un modèle intrinsèquement durable, évitant ainsi la dépendance aux crédits extérieurs et assurant une croissance alignée sur les tendances mondiales de durabilité.
Implications pour l’industrie et perspective future
L’approche adoptée par Stellantis met en lumière la complexité intrinsèque que vivent les constructeurs automobiles contemporains. Coincés entre la nécessité de conformité immédiate et de solides projets de transition aux énergies renouvelables, les groupes doivent naviguer habilement pour maintenir la compétitivité sans compromettre la perspective verte à long terme.
L’obsession actuelle pour les crédits verts offre une solution pâlie, mais l’impératif d’évoluer vers une mobilité totalement électrifiée pousse les groupes tels que Stellantis à investir massivement dans des technologies alternatives et à repenser profondément leurs modèles économiques pour embrasser une croissance durable. Ces décisions seront décisives dans les années à venir et détermineront non seulement la survie mais aussi la prospérité de ces géants industriels face aux défis environnementaux croissants.