Akio Toyoda persiste et signe : les électriques plus polluantes que les hybrides selon Toyota
Depuis son bureau à Nagoya, Akio Toyoda ne mâche pas ses mots. Le président de Toyota, petit-fils du fondateur, défend bec et ongles la stratégie de son constructeur : ne pas miser exclusivement sur les voitures 100 % électriques. Selon lui, l’impact environnemental des véhicules électriques à batterie (BEV) reste nettement supérieur à celui des hybrides, et ce, pour plusieurs raisons qu’il tient à détailler.
Le bilan carbone de 27 millions d’hybrides vs 9 millions de BEV
Depuis le lancement de la Prius en 1997, Toyota a commercialisé environ 27 millions d’hybrides à travers le monde. Akio Toyoda affirme que ces 27 millions d’hybrides ont généré, sur l’ensemble de leur cycle de vie, une empreinte carbone équivalente à celle de seulement 9 millions de véhicules 100 % électriques.
- Chiffres clés : 27 M d’unités hybrides vendues depuis 1997.
- Empreinte carbone cumulée : équivalente à 9 M de BEV.
- Ratio d’émissions : un seul véhicule électrique serait aussi émissif que trois hybrides Toyota.
Ce constat peut sembler paradoxal, tant on associe l’électrique à la transition verte. Mais Toyota prend en compte l’ensemble du cycle, de la production des batteries à l’énergie utilisée pour recharger les voitures.
L’électricité fossile : un facteur aggravant
Au Japon, plus de 70 % de l’électricité provient encore de centrales thermiques (charbon, gaz). Toyoda explique que si l’on produisait neuf millions de BEV au Japon, les émissions de CO₂ augmenteraient plutôt que de diminuer :
- Emissions liées à la fabrication des batteries, très énergivore.
- Recharge sur un réseau dominé par les énergies fossiles.
- Absence de sources renouvelables suffisantes pour compenser la demande accrue.
Pour Toyota, l’équation reste claire : sans basculer vers une production électrique majoritairement propre, l’électrique ne saurait être la seule solution pour réduire réellement notre impact climatique.
Les emplois menacés par la transition brutale
Au-delà des chiffres carbone, Akio Toyoda alerte sur les conséquences sociales d’un virage trop brutal vers le 100 % électrique. Des millions d’emplois pourraient être supprimés le long de la chaîne de production :
- Fournisseurs de composants thermiques (moteurs, transmissions).
- Ateliers de maintenance spécialisés dans les motorisations traditionnelles.
- Réseaux de distribution et concessionnaires non préparés à la vente exclusive d’électriques.
En Occitanie, où de nombreux petits fournisseurs travaillent pour le secteur automobile, un basculement prématuré menacerait l’activité locale et la pérennité des compétences héritées depuis des décennies.
La performance commerciale de Toyota en dépit des sceptiques
Malgré les critiques, Toyota reste le premier constructeur mondial pour la cinquième année consécutive. L’équilibre entre motorisations essence, hybrides et électriques a permis d’atteindre cet objectif :
- Ventes records d’hybrides, symbolisées par la gamme Prius et la dernière Aygo X full hybrid.
- Progression de la gamme électrique bZ, avec la bZ4X et la récente C-HR+.
- Maintien d’une offre essence et diesel, adaptée aux marchés émergeants.
En mêlant plaisir de conduite et pragmatisme économique, Toyota prouve qu’il est possible de réussir sans céder aux pressions pour une stratégie 100 % électrique à court terme.
Stratégie hydrogène et carburants synthétiques
Toyota ne se limite pas aux hybrides et à l’électricité. L’entreprise investit également dans l’hydrogène et les carburants de synthèse :
- La Mirai, berline à pile à combustible, même si ses ventes restent modestes.
- Collaboration avec BMW pour un véhicule hydrogène de série en 2028.
- Recherche sur les carburants synthétiques, potentiellement compatibles avec les moteurs thermiques existants.
Cette diversification des énergies reflète la vision de Toyota : aucune technologie ne doit être exclue, tant que son bilan global est positif pour l’environnement et la société.
Innovation et plaisir de conduire préservés
Si Toyota mise sur la prudence écologique, il n’oublie pas le plaisir de conduite, cher aux passionnés d’Occitanie comme moi :
- Rumeurs d’une nouvelle Supra, signe du retour d’une sportive mythique.
- Protôtpes Celica et MR2 à moteur central, évoquant l’âge d’or des GT.
- Projet d’une berline Lexus de style GT3, vraisemblablement animée par un V8 atmosphérique.
Ces annonces confortent l’idée que Toyota ne renonce pas aux émotions, même dans un marché contraint par la réglementation et la fiscalité.
Les nouveautés hybrides et électriques à venir
Pour 2025-2026, Toyota prévoit de renforcer sa gamme hybride tout en améliorant ses BEV :
- Nouvelle Aygo X full hybrid, annoncée comme la plus sobre de sa catégorie.
- Refonte de la Prius avec une batterie plus compacte et un rendement énergétique accru.
- Lancement de la Toyota Land Cruiser hybride, combinant robustesse et consommation maîtrisée.
Cette double approche, conjuguant progrès des hybrides et montée en gamme des VE, devrait permettre de répondre aux objectifs d’émissions sans sacrifier l’emploi ni la diversité des offres.