Une alliance stratégique pour maîtriser l’IA et la conduite autonome

En plein cœur de l’Europe automobile, Bosch et Cariad (la division software du Groupe Volkswagen) viennent de formaliser un partenariat de grande envergure dédié au développement de systèmes de conduite automatisée de niveau 2 et 3. Cette Automotive Driving Alliance entend démontrer que l’industrie allemande gagne la course à l’intelligence artificielle embarquée, tout en gardant le contrôle total sur les briques technologiques clés. L’objectif est clair : rendre la conduite autonome accessible à des millions d’automobilistes dès 2026.

Objectifs techniques : le niveau 2 et 3 pour tous

Leur feuille de route se décline en deux paliers majeurs :

  • Assistance avancée (niveau 2) : maintien de voie, régulateur adaptatif, assistance au changement de file sur autoroute,
  • Conduite partiellement automatisée (niveau 3) : le véhicule peut gérer seul la circulation en conditions routières définies, permettant au conducteur de déléguer le volant.

Pour tenir ces ambitions, Bosch et Cariad misent sur un software stack propriétaire, c’est-à-dire une plateforme logicielle complète intégrant gestion des capteurs, planificateur de trajectoire et prise de décision basée sur l’IA.

Un développement 100 % en interne pour garantir la fiabilité

L’une des forces de cette collaboration est la volonté de conserver l’ensemble du cycle de développement au sein de leurs équipes :

  • Rédaction du code source, de l’OS temps réel aux modules d’apprentissage profond,
  • Gestion des données et des algorithmes d’IA sur des serveurs sécurisés,
  • Mise en place de protocoles de cybersécurité et de respect de la vie privée, conformément aux normes européennes.

En concentrant la R&D et l’intégration logicielle sous un même toit, les deux partenaires s’assurent de contrôler chaque maillon, depuis la capture d’images jusqu’à l’action sur la pédale ou le volant.

Une architecture axée sur l’IA générative et le multimodal

La plateforme exploite des technologies d’IA de pointe, inspirées des avancées en IA générative :

  • Vision Language Action (VLA) : un modèle multimodal qui associe flux caméra et reconnaissance sémantique pour simuler le raisonnement humain,
  • Fusion de données capteurs : caméras, radars et lidars collaborent pour une perception à 360 °,
  • Algorithmes prédictifs : prédiction des trajectoires d’autres usagers de la route grâce à l’analyse de millions de situations.

Ces composants permettent au véhicule de réagir en temps réel aux imprévus : piétons traversant brusquement, véhicules en changement de voie ou cyclistes circulant près des bords de route.

Tests globaux pour valider la robustesse

Avant le lancement en série, le logiciel est soumis à des campagnes d’essais intensives :

  • Europe : plusieurs centaines de prototypes sur autoroutes allemandes, routes de campagne et centres urbains,
  • Japon : circulation en conditions japonaises, marquées par un trafic dense et des infrastructures variées,
  • États-Unis : tests sur le réseau routier californien et dans le Midwest pour évaluer le comportement en conditions météo extrêmes.

Des modèles comme l’Audi Q8 et l’ID.Buzz servent de « laboratoires roulants », récoltant des téraoctets de données chaque jour pour améliorer les algorithmes de conduite automatique.

Calendrier et perspectives de déploiement

La roadmap prévoit un déploiement industriel en série dès la mi-2026. Les premières unités seront intégrées aux gammes Volkswagen, Audi et Skoda avant d’être proposées sous licence à d’autres constructeurs. Cette stratégie vise à :

  • Réduire les coûts de développement en mutualisant la plateforme,
  • Accélérer la démocratisation de la conduite automatisée sur différents segments,
  • Offrir aux équipementiers et aux marques tierces une solution packagée et certifiée.

Quelles retombées pour les conducteurs en Occitanie ?

Sur nos routes régionales, entre tracés sinueux et zones rurales peu fréquentées, l’arrivée de systèmes de niveau 2 et 3 promet un confort nouveau :

  • Délestage sur longs trajets : le véhicule gère l’autoroute, ce qui réduit la fatigue du conducteur,
  • Sécurité en milieu urbain : freinage automatique et maintien de voie limitent les risques d’accident,
  • Flexibilité : passage du mode automatique au mode manuel en quelques secondes, adapté aux routes de montagne ou aux conditions météo variables.

Grâce à l’alliance Bosch–Cariad, la conduite autonome cesse d’être un rêve de lointaine Science-fiction pour devenir une solution pragmatique, bientôt accessible aux automobilistes du quotidien.