Un accord historique pour les ouvriers de la logistique
Le 1er janvier 2026 marquera un tournant pour plus de 300 salariés de Schnellecke Italia, en charge de la logistique des supercars Lamborghini à Sant’Agata Bolognese. Grâce à un partenariat inédit entre la direction de l’entreprise et le syndicat Fiom Cgil, la semaine de travail passera à quatre jours tout en maintenant le salaire intégral. Cette initiative, qui place le bien‐être des employés au même niveau que la performance industrielle, fait de Lamborghini l’un des pionniers européens de l’organisation courte.
Améliorer l’équilibre vie privée / vie professionnelle
La réduction du temps de travail sans perte de revenus promet d’alléger la pression quotidienne subie par ces ouvriers. Engoncés dans des rythmes de production exigeants, souvent soumis à des horaires décalés ou des week‐ends de garde, les logisticiens vont bénéficier d’un jour libre supplémentaire chaque semaine. Ce “jour de récupération” pourra être consacré à la famille, aux loisirs ou au repos, éléments essentiels pour prévenir l’épuisement professionnel et maintenir un fort niveau de motivation.
- Moins de fatigue cumulative grâce à des plages de repos plus longues.
- Possibilité de suivre une formation ou de s’engager dans des activités sportives ou culturelles.
- Renforcement de la cohésion familiale et de la qualité de vie hors de l’usine.
Maintien du salaire et suivi de la productivité
Un point crucial de l’accord réside dans la garantie du taux salarial inchangé. Les ouvriers toucheront le même niveau de rémunération que précédemment, sans diminuer leur salaire horaire. En contrepartie, la direction et les représentants syndicaux ont mis en place un système de suivi de la productivité. Ce suivi repose sur des indicateurs clés :
- Taux de ponctualité et respect des délais d’expédition.
- Nombre d’unités logistiques traitées par poste.
- Qualité de service mesurée par le taux d’erreurs ou de retours.
L’objectif est de garantir que la diminution du nombre de jours travaillés n’entraîne pas de perte d’efficacité. Des points de suivi trimestriels permettront d’ajuster rapidement tout dysfonctionnement.
Les défis d’une organisation complexe
Mettre en place une semaine courte dans la logistique automobile ne va pas sans difficultés. La synchronisation des chaînes d’assemblage de Lamborghini, qui produit des modèles haut de gamme à la cadence précise, impose une gestion des flux millimétrée. Les principaux défis identifiés sont :
- Coordination des plannings de rotation pour garantir une couverture continue des expéditions.
- Répartition équitable des jours de repos pour éviter les surcharges de travail.
- Formation rapide des équipes pour maîtriser les nouveaux processus et outils de suivi.
Pour y répondre, Schnellecke Italia a investi dans un logiciel de planification avancée et mis en place des cellules de coordination opérationnelle. Ces innovations organisationnelles visent à fluidifier les tâches, réduire les temps morts et préserver la qualité du service.
Les bénéfices pour l’entreprise et la marque Lamborghini
Au-delà de l’aspect social, ce passage à la semaine courte constitue un atout stratégique pour Lamborghini et son partenaire logistique. La Motor Valley italienne est en pleine mutation, et attirer des talents devient de plus en plus concurrentiel. Proposer des conditions de travail plus attractives permet de :
- Renforcer la marque employeur et attirer des profils qualifiés.
- Réduire le turnover et les coûts liés au recrutement et à la formation.
- Améliorer l’image de l’entreprise auprès du grand public en montrant sa responsabilité sociale.
De plus, des ouvriers reposés et valorisés sont plus enclins à proposer des idées d’optimisation, contribuant ainsi à l’innovation continue dans le processus logistique.
Un modèle à suivre dans le secteur automobile
Si la tendance à la semaine de quatre jours se développe dans certaines entreprises technologiques, son adoption dans l’industrie lourde reste rare. En Italie, cet accord pourrait servir de référence pour d’autres sites de production et de logistique. Les analyses menées à Sant’Agata Bolognese seront surveillées de près par d’autres constructeurs et sous‐traitants, tant au niveau national qu’européen.
- Des enseignes comme Ferrari ou Maserati pourraient s’inspirer de ce dispositif.
- Les prestataires de logistique automobile, souvent multi‐sites, évalueront l’impact sur la productivité à grande échelle.
- Les pouvoirs publics et les syndicats observeront les retombées pour nourrir les discussions sur la loi travail.
Perspectives et suivi de l’expérimentation
Pour garantir la réussite de cette mesure, un comité de suivi, composé de représentants de Schnellecke Italia et de la Fiom Cgil, sera mis en place dès janvier 2026. Il devra analyser :
- Les indicateurs de performance avant et après l’introduction de la semaine courte.
- Le ressenti des ouvriers via des questionnaires anonymes.
- Les éventuels ajustements nécessaires pour optimiser le planning et les outils.
Ce suivi rigoureux permettra d’étendre ou de corriger le dispositif en temps réel, faisant de cette expérimentation un véritable laboratoire organisationnel pour l’ensemble de l’industrie automobile.