Un train heurte une Tesla Model 3 : retour sur un accident spectaculaire

    En plein cœur de Sinking Spring (Pennsylvanie), une Tesla Model 3 est restée immobilisée sur des voies ferrées avant d’être percutée par un train en circulation. Fort heureusement, le conducteur est sorti indemne de ce choc frontal, mais l’incident relance avec force le débat sur la fiabilité et les limites de l’Autopilot de Tesla.

    Les faits : comment la Model 3 s’est retrouvée sur les rails

    Le véhicule circulait, selon son pilote, avec l’Autopilot activé. Arrivé à un passage à niveau, la voiture n’a pas freiné et est restée bloquée sur les rails. Le train, sans possibilité de dévier sa trajectoire, a percuté le flanc droit de la berline électrique. Aucune autre victime n’est à déplorer, mais les dégâts matériels sont lourds.

    Autopilot : assistance ou autonomie ?

    Malgré son nom, l’Autopilot n’est pas un système de conduite entièrement autonome. Même la version la plus avancée, baptisée Full Self-Driving (FSD), exige que le conducteur garde les mains sur le volant et surveille la route en permanence. Tesla précise d’ailleurs dans son manuel que l’Autopilot doit être considéré comme une aide à la conduite, et non comme une substitution au pilote humain.

    Limites technologiques et position de Tesla

    • Détection des obstacles : Tesla mise exclusivement sur un réseau de caméras et capteurs à ultrasons. En conditions difficiles (faible luminosité, reflets sur le rail, couleurs trop proches entre le rail et l’environnement), la voiture peut ne pas identifier le danger.
    • Absence de Lidar : contrairement à certains concurrents, Tesla n’utilise pas la technologie Lidar, jugée plus précise pour reconstituer un nuage de points en trois dimensions autour du véhicule.
    • Algorithmes de freinage : l’Autopilot calcule la décélération optimale à partir de cartes haute définition, mais peut sous-estimer la distance d’arrêt sur un passage à niveau absent de mise à jour.

    Critiques et retours d’experts

    Plusieurs organismes, dont Euro NCAP, ont qualifié le système Tesla de « inapproprié et potentiellement dangereux » lorsqu’il est utilisé en dehors de son enveloppe de sécurité. Des tests comparatifs montrent que les voitures équipées de Lidar détectent plus tôt les rails ou les obstacles statiques, réduisant ainsi le risque de collision.

    Responsabilité et cadre réglementaire

    En l’état actuel de la législation, la responsabilité en cas d’accident provoqué par un système d’aide à la conduite incombe avant tout au conducteur. Les constructeurs, y compris Tesla, insistent sur la vigilance permanente du pilote et la nécessité d’être prêt à reprendre la main à tout moment. Plusieurs voix réclament toutefois :

    • Une terminologie plus claire : renommer l’« Autopilot » pour éviter l’impression d’une autonomie totale.
    • Des tests réglementaires renforcés : imposer des essais en conditions réelles sur passages à niveau et routes sinueuses.
    • Une certification indépendante des systèmes d’aide à la conduite, garantissant une uniformité des performances entre marques.

    Quelques bonnes pratiques pour les utilisateurs

    Pour réduire les risques d’incident, voici quelques conseils à adopter :

    • Désactiver l’Autopilot avant d’aborder un passage à niveau ou une zone non cartographiée.
    • Maintenir une attention soutenue : surveiller la route et les instruments, même en mode assisté.
    • Mettre à jour régulièrement le logiciel du véhicule pour bénéficier des dernières améliorations du bouclier logiciel et des cartes.
    • Privilégier les trajets de jour et conditions météo favorables lorsque le système d’aide est enclenché.
    • Considérer l’ajout d’une dashcam ou d’un moniteur de vigilance pour s’assurer que le conducteur garde les mains sur le volant.

    Le mot de la fin avant la réglementation future

    Si les avancées dans la conduite assistée ouvrent la voie à de formidables gains en sécurité, l’accident de Sinking Spring rappelle que la technologie ne remplace pas l’humain. En Occitanie comme ailleurs, chaque conducteur doit garder à l’esprit que l’Autopilot n’est qu’un copilote numérique, pas un pilote automatique infaillible.