Un concept-car italien qui bouscule les catégories européennes

En pleine transition vers une mobilité urbaine plus durable, l’Europe peine à définir une catégorie intermédiaire entre la classique M1 (voitures accessibles avec permis B) et les quadricycles légers L6e/L7e, souvent trop limités en performances et sécurité. Mole Urbana, jeune constructeur italien spécialisé dans l’électromobilité, apporte sa réponse avec Malya : un concept électrique compact pensé pour rouler aussi bien en centre-ville que sur routes suburbaines et autoroutes.

Des dimensions astucieuses pour 5 passagers

Malya affiche un format maniable sans sacrifier l’habitabilité :

  • Longueur : 3,75 mètres, idéale pour se faufiler dans la circulation et se garer en créneau.
  • Largeur : 1,60 mètre, gage d’une bonne aisance dans les rues étroites et d’une stabilité en virage.
  • Hauteur : 1,45 mètre, permettant un centre de gravité bas tout en maximisant l’espace interne.
  • Capacité : cinq places assises, une rareté dans cette gamme, et un volume de coffre « digne de ce nom » selon Mole Urbana.

Sur nos routes d’Occitanie, ces mensurations promettent un équilibre entre agilité en ville et confort pour les escapades dans les Corbières ou les Cévennes.

Design carré et ergonomie pensée par Umberto Palermo

Le style résolument « industriel chic » de Malya est l’œuvre d’Umberto Palermo Design, qui mise sur un langage esthétique sobre et fonctionnel :

  • Traits géométriques nets, favorisant la simplicité de fabrication et la modularité des pièces.
  • Angles prononcés aux portières, offrant une meilleure garde au toit et facilitant l’ouverture des portes dans les parkings étroits.
  • Tableau de bord minimaliste, avec un combiné digital central de 10 pouces et commandes tactiles pour limiter le câblage.

« Le rôle du designer est d’anticiper les besoins et de proposer des solutions viables économiquement », rappelle Umberto Palermo. Et force est de constater que Malya mise sur un ratio coût/volume optimisé.

Plateforme électrique flexible et « diversément écologique »

Sous ses lignes anguleuses repose une architecture électrique modulable : batterie lithium-ion de base, mais prête à accueillir des solutions alternatives (solid state, hydrogène, bio-sourcé…). Cette « ouverture technologique » illustre la stratégie de Mole Urbana :

  • Châssis monocoque en aluminium recyclé, léger et résistant.
  • Suspensions à jambes de force MacPherson à l’avant et bras tirés multibras à l’arrière, calibrées pour un compromis dynamique/confort.
  • Option « pack routier » : batterie 50 kWh pour 350 km d’autonomie WLTP et puissance moteur de 100 kW (136 ch) pour autoroute.
  • Option « pack urbain » : batterie 30 kWh, 200 km de rayon d’action et moteur 60 kW (82 ch) suffisant pour 0-50 km/h en 4,5 s.

Cette flexibilité permettrait à Malya de s’adapter aux différentes législations européennes et aux infrastructures encore hétérogènes.

Au-delà des M1 et des quadricycles L6e/L7e

Actuellement, les quadricycles L6e/L7e sont limités à 45 km/h et 15 kW, tandis que les M1 doivent respecter des normes de crash test très coûteuses. Résultat : un « trou » au cœur de l’offre électrique citadine pour les conducteurs sans envie de permis lourd et les collectivités en quête de flotte légère mais tolérable sur nationale.

Malya propose de conforter une hypothétique catégorie « M1e » ou « U1 » :

  • Vitesse maximale : 110 km/h, pour pouvoir sortir de la ville sans risque.
  • Energie embarquée : un pack batterie suffisant pour plus de 300 km en usage mixte.
  • Equipements de sécurité : airbags frontaux et latéraux, assistance freinage urbain, détection piétons.

Cette catégorie intermédiaire permettrait de mieux répondre aux besoins réels des citadins et des navetteurs périurbains, là où la simple quadricycle est insuffisante.

Les enjeux pour l’Italie et l’Europe

Avec Malya, Mole Urbana ambitionne de se positionner parmi les acteurs « niche » de la mobilité électrique, à l’instar des success stories scandinaves ou de certaines start-ups allemandes. En Occitanie, où l’autonomie et la polyvalence sont clés, ce type de véhicule a un véritable potentiel.

Pour que ce projet prenne forme, il faudra :

  • Un alignement des normes européennes sur cette nouvelle catégorie, afin de lever les obstacles techniques et fiscaux.
  • Un soutien des collectivités locales pour le déploiement de bornes multi-standard (AC, DC, hydrogène).
  • Une chaîne de production locale, réduisant l’empreinte carbone et stimulant l’emploi dans les bassins d’Italie et du Sud de la France.

En attendant, Gérard vous donne rendez-vous sur auto-occitanie.fr pour suivre l’évolution du dossier et, pourquoi pas, organiser un essai sur les petites routes sinueuses du Larzac !