Nouvelles obligations européennes et enjeux de la marche arrière

    Depuis le 7 juillet 2024, tous les véhicules neufs immatriculés dans l’Union européenne doivent obligatoirement être équipés d’un système de freinage d’urgence automatique, incluant la détection d’obstacles et de piétons en marche avant comme en marche arrière. Cette mesure renforce la sécurité routière en ciblant un des moments de conduite les plus délicats : la manœuvre en retromarcia. Renverser un piéton ou heurter un obstacle fixe peut survenir en un instant, surtout à basse vitesse dans les parkings ou les allées étroites.

    Protocole du test TCS sur huit modèles phares

    L’Automobile Club Suisse (TCS) a passé au crible huit véhicules représentatifs du marché actuel pour évaluer la fiabilité de leur aide au freinage automatique en marche arrière. Les essais se sont déroulés selon trois scénarios distincts :

    • Détection d’un piéton fictif (mannequin adulte) surgissant derrière la voiture.
    • Identification d’un obstacle fixe (barrière, poteau) en fin de trajectoire.
    • Repérage d’un trafic transversal (véhicule roulant perpendiculairement à la manœuvre).

    Chacun de ces scénarios a été réalisé à deux vitesses : 4 km/h et 8 km/h. L’objectif était de mesurer non seulement la capacité à détecter l’obstacle, mais aussi la rapidité d’intervention du système de freinage automatique pour éviter la collision.

    Les quatre irréprochables : 100 % d’efficacité pour ces SUV

    Quatre modèles ont obtenu la note maximale, démontrant une efficacité parfaite dans tous les tests :

    • BMW X3 : son laser-scanner arrière associé à des radars couvrant un angle large garantit une détection immédiate, même à 8 km/h.
    • Ford Puma : la synergie entre caméra 360° et capteurs ultrasoniques a permis une réponse instantanée, bloquant le véhicule avant que le mannequin n’entre en collision.
    • Volkswagen Tiguan : doté d’un processeur central puissant, son algorithme de reconnaissance d’objets a identifié obstacles et piétons en moins de 200 ms.
    • Volvo EX30 : le SUV compact 100 % électrique mise sur une suite ADAS haut de gamme, avec un radar à ondes millimétriques performant derrière le bouclier.

    Ces quatre véhicules constituent aujourd’hui la référence en matière de sécurité active lors des manœuvres arrière.

    Performances notables : IONIQ 5 et Classe E se distinguent

    Deux autres modèles ont fait preuve d’une grande fiabilité, sans atteindre la perfection :

    • Hyundai IONIQ 5 : 97,6 % d’efficacité. Tout le protocole a été validé, sauf la détection d’un mannequin enfant à 8 km/h, où le capteur n’a pas déclenché le freinage assez tôt.
    • Mercedes Classe E : 90 % d’efficacité. Le système d’assistance « Active Parking Assist » d’origine s’est légèrement montré hésitant dans le scénario double obstacle, mais a globalement bien limité les distances d’arrêt.

    Ces bonnes performances placent la IONIQ 5 et la Classe E dans les catégories « hautement recommandées », attestant de la maturité des ADAS des constructeurs coréen et allemand.

    Les mieux classés en difficulté : BYD Seal et Renault 5 pointent en bas

    Cependant, tous les modèles testés n’ont pas brillé :

    • BYD Seal : 51,5 % d’efficacité. L’absence de freinage automatique dans certaines mises en scène a révélé des angles morts non couverts par les capteurs.
    • Renault 5 (nouvelle génération) : 48,5 % d’efficacité. Le système n’intervient pas systématiquement à la sortie de places de parking, mais la compacte se distingue par une excellente visibilité grâce à une lunette arrière généreuse.

    Ces résultats soulignent l’importance pour les acheteurs de vérifier la présence et la configuration des systèmes ADAS, même sur des citadines modernes.

    Comprendre et exploiter la technologie ADAS en marche arrière

    Au-delà des scores, il est crucial de retenir que les systèmes ADAS sont des aides et non des remplaçants de l’attention du conducteur. Pour maximiser leur efficacité, voici quelques conseils :

    • Calibration régulière : faire contrôler le bon alignement des radars et caméras lors de chaque entretien.
    • Nettoyage des capteurs : poussière, boue ou neige obstruant les lentilles réduisent la fiabilité de détection.
    • Connaître les limites : à basse température ou sous forte pluie, la sensibilité peut décroître.
    • Vérifier la mise à jour logicielle : certains constructeurs publient des améliorations via mises à jour OTA pour affiner les algorithmes.

    En combinant vigilance et utilisation optimale des ADAS, chaque conducteur pourra réduire considérablement les risques lors des manœuvres en retromarcia, protégeant ainsi piétons, cyclistes et son propre véhicule.