Récemment, un automobiliste allemand a vécu une expérience aussi rocambolesque qu’effrayante : la Mercedes GLE qu’il venait d’acquérir aux enchères s’est révélée équipée… de plaquettes de frein en bois. Un épisode à la fois surréaliste et dangereux, qui souligne les risques croissants liés aux transactions en ligne de véhicules d’occasion, même haut de gamme.
Comment la supercherie a été découverte
Tout a débuté lorsque l’acheteur, séduit par le prix attractif de cette Mercedes GLE, est allé la récupérer en Allemagne après avoir remporté l’enchère en ligne. Dans les premiers jours, il a ressenti une sensation de flottement lors du freinage et entendu des craquements inhabituels au niveau des roues avant. Persuadé qu’il s’agissait d’un simple souci mécanique, il a pris rendez-vous chez un garagiste spécialisé.
Après avoir soulevé le véhicule et retiré les roues avant, le mécanicien est tombé des nues : les “plaquettes” étaient en réalité de blocs de bois finement usinés, reproduisant même le logo Brembo. Des copeaux et de la sciure jonchaient le fond des passages de roue, confirmant une manipulation extrêmement minutieuse. Ces pièces de bois, totalement inadaptées à la dissipation de chaleur et à l’adhérence nécessaires, équivalaient à supprimer toute capacité de freinage sécuritaire.
Les conséquences pour la sécurité routière
Les plaquettes de frein jouent un rôle primordial dans la sécurité :
- Absorption et dissipation de la chaleur générée lors du freinage intense.
- Production d’un frottement optimal pour réduire la vitesse et arrêter le véhicule.
- Résistance aux variations de température et aux environnements humides.
Remplacer ces composants par du bois, qui se consume et se délite sous la chaleur, prive le conducteur de toute maîtrise du véhicule dans les situations d’urgence. L’automobiliste aurait pu se retrouver en perte totale de freinage, avec un risque majeur d’accident à haute vitesse.
Intervention des autorités et suite judiciaire
Aussitôt informée, la police de Vaihingen a saisi les composants frauduleux et lancé une enquête pour « manipulation de pièces de sécurité » et « violation des normes routières ». Les experts réunis ont rappelé que toute modification non homologuée sur un système de freinage constitue un danger public et expose le responsable à des poursuites pénales sévères.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de fraudes grandissantes sur le marché des véhicules d’occasion : contrefaçon de pièces, altération des compteurs kilométriques et interventions non autorisées sur l’électronique embarquée. Ces combines, de plus en plus sophistiquées, mettent en péril les acheteurs et grèvent la confiance dans les plateformes de vente en ligne.
Signes avant-coureurs à ne pas négliger
Avant de conclure l’achat, plusieurs indices peuvent alerter :
- Bruit de grincement ou de crissement au freinage, différent du classique « sifflement » lié à l’usure des plaquettes.
- Présence de poussière ou de débris de matériaux insolites (copeaux, fibres) autour des disques et des étriers.
- Divergence entre l’état apparent des composants et le kilométrage annoncé.
- Documents de maintenance manquants ou incohérences dans le carnet d’entretien.
Tout signalement de ce type doit encourager à approfondir les vérifications ou à reporter l’achat.
Précautions indispensables pour l’achat d’une voiture d’occasion
Pour acheter en toute sérénité, quelques réflexes s’imposent :
- Vérifier la correspondance du numéro de châssis (VIN) sur les documents officiels et la carrosserie.
- Consulter l’historique complet des révisions et des réparations, idéalement via des factures d’atelier.
- Faire inspecter le véhicule par un expert indépendant, capable de détecter les modifications frauduleuses.
- Privilégier les plateformes certifiées et les transactions avec pré-paiement sécurisé.
Le rôle des experts et ateliers spécialisés
Les garages agréés et les centres de contrôle technique jouent un rôle clé : ils disposent des outils et du savoir-faire pour diagnostiquer rapidement toute usurpation de pièces. Une inspection complète, incluant un essai routier et un démontage préventif des freins, peut révéler des fraudes invisibles à l’œil nu.
Enfin, n’oublions pas que la sécurité routière ne se limite pas à l’état des freins : pneus, suspensions, éclairage et électroniques embarquées doivent également faire l’objet de contrôles réguliers.

