Design extérieur : deux italiennes au tempérament affirmé
Sur la route sinueuse du Mont Ventoux ou le long de la côte languedocienne, la Ferrari 296 Speciale et la Lamborghini Temerario attirent immanquablement les regards. La 296 Speciale, héritière de la lignée biplace hybride, se distingue par un bouclier avant agrandi, un splitter suspendu gardant l’appui au sol et des volets aérodynamiques intégrés au capot. À l’arrière, des ailes latérales redessinées et un aileron actif optimisent la stabilité à haute vitesse.
La Temerario, quant à elle, adopte un style anguleux plus agressif : un spoiler avant taillé comme une lame, des prises d’air latérales imposantes et un pavillon sculpté pour canaliser le flux d’air. Sous le diffuseur, la forme hexagonale des échappements rappelle la silhouette d’un réacteur d’avion, tandis que la poupe en fibre de carbone intègre un extracteur optimisé pour renforcer l’appui.
Dimensions, poids et rapport poids/puissance
- Ferrari 296 Speciale : 4,63 m de long, 1,97 m de large, 1,18 m de haut, empattement de 2,60 m, poids à vide 1 410 kg.
- Lamborghini Temerario Alleggerita : 4,70 m de long, 1,99 m de large, 1,20 m de haut, empattement de 2,65 m, poids réduit à 1 690 kg (– 25 kg grâce au pack Alleggerita).
Le rapport poids/puissance s’en trouve notablement différent : 1 410 kg pour 880 ch donne 1,60 kg/ch chez Ferrari, tandis que 1 690 kg pour 920 ch donne 1,83 kg/ch chez Lamborghini. Ce paramètre influence directement l’agilité, l’accélération et le freinage.
Intérieurs : de l’essentiel sportif au confort technologique
À l’intérieur de la 296 Speciale, l’ambiance est résolument tournée vers l’efficacité : le tableau de bord fait peau neuve avec un support en carbone, le tunnel central se transforme en « tour de contrôle » abritant le sélecteur de boîte en « H », et les panneaux de porte sont remplacés par un seul panneau monobloc en fibre de carbone.
La Temerario offre une approche plus polyvalente : un volant à quatre branches au design classique, un combiné d’instrumentation numérique de 12,3 pouces et un écran central de 8,4 pouces, complété par un module passager de 9,1 pouces offrant navigation et réglages spécifiques. Le pack Alleggerita enrichit l’habitacle d’inserts en carbone sur le haut du tableau de bord et la console, tout en supprimant certains éléments superflus.
Architecture mécanique et hybridation
- Ferrari 296 Speciale : bloc V6 2,9 l biturbo couplé à un moteur électrique pour un total de 880 ch. Puissance spécifique record de 234 ch/l, grâce à une pression de suralimentation augmentée. Batterie lithium-ion de 7,45 kWh.
- Lamborghini Temerario : V8 4,0 l biturbo associé à trois moteurs électriques de 150 ch chacun, totalisant 920 ch. Batterie de 3,8 kWh placée entre les sièges arrière pour abaisser le centre de gravité et apporter un soutien boost en phase d’accélération.
Les deux sportives sont dotées d’une boîte DCT à huit rapports, mais la map de la Ferrari promet des passages de rapport encore plus vifs et un guidage de la direction affiné.
Performances chiffrées : l’accélération et la vitesse de pointe
- 0 à 100 km/h : 2,8 s pour la 296 Speciale, 2,7 s pour la Temerario.
- Vitesse maximum : + 330 km/h pour la Ferrari, 343 km/h pour la Lamborghini.
Malgré une cylindrée inférieure, la 296 Speciale livre un effort linéaire exceptionnel, tandis que la Temerario mise sur la surabondance de cylindres et la distribution du couple électrique pour une poussée fulgurante.
Tarifs et positionnement marché
- Ferrari 296 Speciale : 407 000 € en coupé, 462 000 € en spider « Aperta ».
- Lamborghini Temerario Alleggerita : prix de base 315 000 €, avec + 35 000 € pour le pack Alleggerita (jusqu’à + 60 000 € selon options).
La différence de tarif reflète non seulement le positionnement plus exclusif de la Speciale, mais aussi la niche de collectionneur qu’elle cible, avec une courte période de disponibilité visant à préserver son exclusivité.
Choix et conduite : deux philosophies italiennes
En Occitanie, sur les petites routes du Lauragais, la Ferrari 296 Speciale se révèle redoutable de précision, grâce à son ratio poids/puissance favorable et à son paramétrage châssis optimisé. Le mode « F1 » délivre un pilotage ultra-direct et des rétrogradages éclair, tandis que le silence relatif du mode électrique offre une balade inattendue pour une supercar.
La Temerario, plus lourde, se montre quant à elle rassurante à haute vitesse, offrant un surcroît de stabilité sur l’autoroute A9 vers Narbonne. L’interaction entre le V8 et les trois moteurs électriques procure un boost progressif et modulable, idéal pour une utilisation à la fois sportive et confortable.