À Fara Gera d’Adda, deux conducteurs âgés ont été interceptés en l’espace de deux jours pour conduite sans permis, déclenchant un débat sur la sécurité routière, la mobilité des seniors et la responsabilité individuelle. Le premier, un septuagénaire au guidon d’un BMW, conduisait malgré une suspension de permis datant de dix ans. Le second, un sexagénaire, circulait en cyclomoteur sans jamais avoir passé le moindre examen. Chacun a avancé la même justification : « Je fais juste les courses ». Retour sur ces épisodes et analyse des enjeux qu’ils soulèvent.

    Retour sur les faits

    Mercredi 8 octobre, un homme de 65 ans est contrôlé sur un cyclomoteur en circulation sur la route provinciale SP184bis, via Locatelli. Lorsque la police locale lui demande son permis, il avoue ne pas en détenir : « Je n’ai jamais passé l’examen, je vais seulement faire la spesa (les courses) ». La loi italienne impose pourtant le permis depuis 2005 pour tout véhicule à moteur. Conséquence : saisie du cyclomoteur pour trois mois et amende de 5 100 €.

    Le lendemain, c’est un automobiliste de 70 ans, domicilié à Canonica d’Adda, qui est arrêté sur la même route. Il conduisait une BMW malgré une suspension de permis opérée il y a dix ans pour perte totale de points. Il réplique avec la même excuse : « J’allais seulement au supermarché ». Les forces de l’ordre ne transigent pas : retrait définitif du permis, amende de 168 € et pas de remise en circulation autorisée.

    Les sanctions et leur logique

    En Italie comme en France, conduire sans permis constitue une infraction grave :

    • Saisie ou immobilisation du véhicule : pour empêcher tout nouvel usage illégal.
    • Amendes dissuasives : pouvant dépasser plusieurs milliers d’euros pour les récidivistes.
    • Suspension ou annulation du droit de conduire : selon la gravité et l’historique du contrevenant.
    • Casier judiciaire : l’absence de permis peut même entraîner une inscription au casier pour délit.

    Ces mesures visent à garantir la sécurité de tous et à rappeler que la circulation routière repose sur la compétence attestée par le permis.

    Sécurité routière : le facteur âge

    Les conducteurs seniors constituent une catégorie spécifique au regard de la sécurité :

    • Temps de réaction alourdi : lié au vieillissement neurologique, impactant la capacité à freiner ou manœuvrer rapidement.
    • Déclin de la vision : sensibilité réduite aux contrastes et fatigue oculaire accrue, surtout de nuit.
    • Problèmes de mobilité : douleurs articulaires ou troubles de l’équilibre pouvant gêner la conduite.
    • Multi-médication : interactions médicamenteuses susceptibles d’affecter l’attention et la vigilance.

    Conduire sans permis dans ces conditions accroît significativement le risque d’accident, pour le senior comme pour les autres usagers.

    Mobilité des seniors et alternatives

    La justification « je fais juste les courses » révèle une difficulté de mobilité quotidienne. Plusieurs solutions peuvent être envisagées :

    • Transports en commun : bus, tram et trains régionaux, souvent gratuits ou à tarif réduit pour les retraités.
    • Covoiturage intergénérationnel : mise en relation via des plateformes locales ou des associations de quartiers.
    • Services municipaux : navettes municipales pour les courses, parfois proposées par les communes rurales.
    • Mobilité douce : vélos à assistance électrique ou trottinettes adaptées, pour des trajets de moins de 10 km.

    Ces alternatives permettent de préserver l’autonomie sans compromettre la sécurité routière.

    Prévention et conseils pour les seniors

    Pour limiter les risques et rester en règle, quelques recommandations pratiques s’imposent :

    • Vérifier la validité de son permis : suivre les procédures de renouvellement ou de récupération des points.
    • Effectuer un bilan médical périodique : contrôle de la vue, de l’audition et des capacités motrices.
    • Adapter le véhicule : sièges surélevés, boîtes automatiques et aides à la conduite (abs, radar de recul).
    • Se former aux nouvelles réglementations : séances d’actualisation organisées par les auto-écoles ou collectivités.

    Ces gestes simples concourent à prolonger une conduite sereine tout en respectant la loi.