Une nouvelle attaque frappe l’industrie automobile
Le 3 octobre 2025, Renault UK a confirmé qu’un fournisseur externe a subi un piratage informatique, exposant les données personnelles de clients Renault et Dacia au Royaume-Uni. Pas de blocage de production comme chez Jaguar Land Rover cet été, mais la riposte met en lumière une menace grandissante pour les constructeurs et les automobilistes.
Données compromises et portée de l’attaque
Selon les informations officielles, les hackers ont eu accès à un fichier contenant :
- Les noms et prénoms des clients.
- Leurs adresses postales et adresses e-mail.
- Leurs numéros de téléphone.
- Les plaques d’immatriculation des véhicules.
- Les numéros de châssis (VIN).
Heureusement, aucun renseignement financier (numéro de carte bancaire, coordonnées bancaires) n’a été dérobé. Mais ces informations à elles seules suffisent à monter des attaques ciblées : hameçonnage (phishing), SMS frauduleux ou faux appels de service client.
La réaction de Renault et de Dacia
Renault UK a informé directement les clients concernés par courrier électronique, insistant sur deux points :
- Les systèmes internes du groupe n’ont pas été compromis.
- Renault ne demandera jamais votre mot de passe ni vos données bancaires par e-mail ou téléphone.
Dacia UK, filiale du même groupe, a diffusé un message similaire, invitant les propriétaires à la vigilance et à utiliser les canaux d’assistance officiels pour toute question. Ces communications rappellent l’importance de vérifier l’authenticité d’un message avant d’y répondre.
Un précédent lourd chez Jaguar Land Rover
Quelques semaines plus tôt, Jaguar Land Rover avait été la cible d’une cyberattaque plus dévastatrice : un fournisseur tiers avait permis aux hackers de mettre hors service des lignes de production pendant plusieurs jours. Cette paralysie avait entraîné des retards de livraison et un audit complet de la chaîne logistique numérique.
Et avant encore : le cas Stellantis
Stellantis avait également annoncé un incident similaire en Amérique du Nord, où un prestataire externe avait laissé fuiter des adresses e-mail et des numéros de téléphone. Aucun compte bancaire n’avait été compromis, mais l’épisode avait nécessité l’activation des protocoles d’urgence et le déploiement d’équipes de réponses informatiques spécialisées.
La faille des fournisseurs tiers
Dans l’automobile moderne, chaque constructeur collabore avec des centaines de sous-traitants pour les pièces, les logiciels, le marketing ou les services digitaux. Or, ces prestataires ne bénéficient pas toujours du même niveau de sécurité que le constructeur principal. Résultat :
- Les serveurs des fournisseurs deviennent la cible privilégiée des hackers.
- Une simple brèche chez un partenaire suffit pour accéder à des données sensibles.
- Les constructeurs, malgré leurs propres défenses, se retrouvent exposés par ricochet.
Les risques pour les automobilistes
Les données volées peuvent servir à élaborer :
- Des campagnes de phishing très personnalisées (messages reprenant le modèle et la plaque de votre voiture).
- Des arnaques à la fausse mise à jour du système embarqué ou de l’application mobile.
- Des usurpations d’identité pour souscrire des contrats d’assurance ou de financement frauduleux.
En Occitanie comme ailleurs, les conducteurs doivent rester vigilants et protéger leurs informations personnelles.
Bonnes pratiques pour se prémunir
Pour limiter les risques et réagir efficacement :
- Vérifiez toujours l’expéditeur d’un e-mail et scrutez les URL avant de cliquer.
- Ne communiquez jamais votre mot de passe, même si le message paraît officiel.
- Activez l’authentification à deux facteurs sur vos comptes clients constructeur.
- Surveillez vos relevés bancaires pour détecter toute transaction suspecte.
- Gardez votre système d’infodivertissement à jour grâce aux mises à jour officielles constructeur.
La question de la responsabilité
Qui doit garantir la sécurité des données ? Les constructeurs, leurs fournisseurs, les hébergeurs ? La réglementation européenne RGPD impose une protection stricte, mais le maillon faible reste trop souvent un prestataire externe. Dans le contexte de digitalisation accélérée des véhicules — désormais de véritables ordinateurs roulants — cette problématique devient critique.
Vers une chaîne logistique plus résiliente
Pour répondre à ces menaces, les acteurs de l’automobile doivent :
- Mettre en place des audits réguliers de cybersécurité chez les fournisseurs.
- Exiger des normes de protection élevées (ISO 27001, certification SOC 2).
- Renforcer les échanges d’informations sur les menaces via des plateformes de partage sectorielles.
En attendant, chaque automobiliste doit rester conscient que la sécurité numérique de son véhicule passe aussi par la protection de ses données personnelles.