Une gestion des sinistres à portée de doigt
À partir du 1er juillet, les automobilistes italiens verront leur quotidien simplifié grâce au nouveau module CAI digital. Cette innovation majeure permet désormais d’établir directement sur smartphone, tablette ou ordinateur la constatation amiable d’accident, autrefois cantonnée aux formulaires papier. L’objectif est clair : réduire les erreurs, accélérer les démarches et offrir une expérience plus fluide à l’usager.
Fonctionnement pratique du module CAI digital
Le processus de déclaration en ligne se décompose en plusieurs étapes intuitives :
- Choix du support : application mobile dédiée ou portail web accessible depuis un navigateur.
- Saisie des informations clés : lieu, date, heure, identification précise des véhicules impliqués et description de la dynamique du sinistre.
- Ajout de pièces jointes : photographies des dégâts, captures d’écran géolocalisées et documents complémentaires.
- Signature électronique sécurisée : validation finale via SPID (Système de l’Identité Numérique) ou CIE (Carte d’Identité Électronique).
- Envoi instantané aux compagnies d’assurance : chaque assureur reçoit une copie horodatée et chiffrée de la déclaration.
Grâce à cette chaîne numérique, le risque d’informations contradictoires ou de formulaires incomplets est quasi nul. Les conducteurs peuvent compléter leur déclaration dès la sortie du véhicule, sans délai ni perte de temps.
Sécurité et confidentialité des données
La question de la protection des informations personnelles reste au cœur des préoccupations. L’Associazione Italiana Periti Estimatori Danni (AIPED) insiste sur l’emploi de systèmes de cryptage avancés pour garantir l’intégrité et la confidentialité des données transmises. Concrètement :
- Chiffrement de bout en bout des échanges entre l’utilisateur et les serveurs des assureurs.
- Identités confirmées via SPID ou CIE, empêchant toute usurpation.
- Protocoles de sauvegarde redondants pour éviter la perte accidentelle de fichiers.
Ces mesures rassurent aussi bien les automobilistes que les experts d’assurance, soucieux de limiter les risques de fuites ou d’altération de documents sensibles.
Gains d’efficacité et lutte contre la fraude
Les chiffres de 2024 illustrent déjà l’efficacité du système de « risarcimento diretto » (indemnisation directe) : sur 1,8 million de sinistres enregistrés, 80 % ont été gérés via cette procédure. Avec le module digital, on anticipe :
- Une réduction des délais d’instruction : bien que l’ouverture d’un dossier reste conforme à l’actuel standard de 24–48 heures, les phases de vérification et de contrôle seront simplifiées.
- Une baisse des erreurs humaines : formalisme automatisé, champs obligatoires et contrôles de cohérence limitent les déclarations incomplètes ou erronées.
- Une meilleure traçabilité : chaque modification ou ajout est horodaté, renforçant la transparence vis-à-vis des assurés et des experts.
- Un impact dissuasif sur la fraude : l’obligation de joindre photos et signatures électroniques réduit les fausses déclarations ou les majorations de frais.
Luigi Mercurio, président de l’AIPED, souligne toutefois que la rapidité d’ouverture des dossiers ne changera pas fondamentalement ; la digitalisation vise avant tout à fluidifier les étapes intermédiaires, souvent longues et sujettes à contestation.
Un choix inclusif : versions numérique et papier
Malgré l’essor du digital, le module CAI numérique « ne remplace pas complètement le format papier ». Conformément aux recommandations de l’IVASS (Institut de Surveillance des Assurances), les compagnies devront offrir aux assurés la possibilité de :
- Utiliser encore le formulaire papier traditionnel, pour ceux moins à l’aise avec les outils numériques.
- Choisir la voie digitale pour les utilisateurs connectés et souhaitant un traitement accéléré.
Cette coexistence garantit l’accessibilité de la procédure à tous les profils de conducteurs, des plus technophiles aux plus réfractaires aux écrans.
Perspectives d’évolution du secteur
La mise en place du module CAI digital en 2025 n’est qu’une première étape vers une assurance toujours plus connectée. On peut déjà envisager :
- L’intégration des boîtiers télématiques pour pré-remplir automatiquement certains champs (date, lieu, vitesse estimée).
- Le recours à l’intelligence artificielle pour analyser en temps réel photos et vidéos et détecter les incohérences.
- La connexion directe entre assureurs et centres de réparation, réduisant les démarches post-sinistre pour les assurés.
En Occitanie ou ailleurs, cette évolution rapproche les conducteurs d’une gestion plus transparente et rapide de leurs sinistres, tout en préservant la fiabilité indispensable à la relation de confiance avec les assureurs.