La Jeep Recon 2026 ne passe pas inaperçue : vue en photo elle intrigue, mais en vrai elle impose. Présentée au salon de Los Angeles et programmée pour nos routes en Europe dans la seconde moitié de 2026, cette nouvelle génération de tout‑terrain électrique reprend l’ADN Jeep — robustesse, modularité et capacités off‑road — et l’adapte à l’ère électrique avec des choix techniques ambitieux. Après avoir disséqué les informations disponibles, je vous propose une lecture technique et pratique de ce que représente la Recon, pour les amateurs et pour ceux qui envisagent déjà d’en placer une sur leur parking en Occitanie.

Gabarit et design : un gros jouet bien né

La Recon surprend par sa présence. Plus large et plus longue que ce que laissent supposer ses lignes carrées, elle affiche un look massif mais travaillé : la fameuse calandre à sept fentes s’illumine individuellement, les pare‑chocs laissent apparaître deux crochets rouges et le portellone à battente avec roue de secours full‑size renvoie aux vraies valeurs du tout‑terrain. Les versions les plus radicales, comme la Moab, adoptent des pneus 33 pouces et une garde au sol dépassant les 23 cm, avec des angles d’attaque et de sortie très respectables (33,8° d’attaque, 33,1° de sortie).

Modularité : un retour aux valeurs Wrangler, modernisé

Jeep ne renie pas ses racines : la Recon est « dénudable ». Portes et vitres se retirent sans outils grâce à un système de panneaux et connecteurs rapides ; il est possible de voyager complètement ouvert ou de refermer l’ensemble pour un usage quotidien plus civilisé. Ce parti pris renforce l’attrait pour les puristes qui cherchent la sensation « plein air », tout en gardant une ergonomie moderne à la ville.

Intérieur et technologie : tout devient tactile

L’habitacle prend un virage numérique : deux écrans horizontaux (12,3″ pour la strumentazione et 14,5″ pour l’infotainment Uconnect 5) structurent la planche de bord. Le recours massif au tactile inclut la climatisation et les fonctions secondaires ; l’ambiance générale rappelle les récentes Jeep et Ram : finition soignée, son Alpine de qualité et un toit ouvrant panoramique à double panneau qui ouvre l’habitacle à la lumière. Les volumes sont généreux : 1 867 litres de capacité avec sièges rabattus et un frunk de 85 litres, utile pour ranger câbles et accessoires dédiés à l’électrique.

Architecture électrique et performances : la Recon n’est pas une montre qui fait du 4×4

Sur le châssis STLA Large du groupe, la Recon déploie une architecture 100 % électrique avec deux moteurs pour une puissance combinée de 650 ch et 840 Nm, promettant un 0–100 km/h en 3,7 s. Ces chiffres sont étonnants pour un véhicule pesant 2 772 kg et traduisent l’ambition de Jeep : concilier performance et capacités terrain. Le pack batterie de 100 kWh et 400 V annonce une autonomie jusqu’à 400 km, chiffre réaliste sur route mais à vérifier en utilisation tout‑terrain et selon le type de conduite.

Mécanique off‑road : composants taillés pour l’usage réel

La Recon ne se contente pas d’un look de baroudeuse : ses suspensions disposent de bracings massifs pensés pour encaisser un usage soutenu en tout‑terrain. La répartition mécanique privilégie un différentiel arrière verrouillable électroniquement et un avant à différentiel ouvert, configuration qui offre robustesse et progressivité. Les modes Selec‑Terrain, notamment la position « Rock », suggèrent des calibrages moteur et pédale très fins pour maîtriser la délivrance de couple lors des passages techniques. La calibration de l’accélérateur est pensée pour fournir de la poussée de façon contrôlée plutôt que brutale, qualité essentielle hors bitume.

Comportement dynamique : attitude et contraintes

Conserver l’âme Jeep dans un gabarit XL et avec 2,7 tonnes sur la balance n’est pas trivial. Toutefois, la Recon joue la carte d’un empattement légèrement plus court que certains rivaux pour améliorer la manœuvrabilité en sentier. Avec l’implantation des moteurs électrique et la mise en œuvre d’une suspension active possible, Jeep peut réduire la pendulation et maintenir une tenue sur les pistes surprenante pour un véhicule de ce tonnage. Le freinage régénératif et la réponse de la boîte de vitesses virtuelles (s’il y en a) seront aussi des éléments clés pour doser l’efficacité en descente et la récupération d’énergie.

Usage quotidien : polyvalence et aspects pratiques

La Recon se veut un véhicule d’aventure mais aussi un SUV utilisable quotidiennement. L’intérieur soigné, le système multimédia moderne et les nombreux rangements (dont le frunk) en font un compagnon de vie pratique. L’autonomie annoncée et la vitesse maximale limitée à 180 km/h pointent vers une vocation mixte : balade sur route, franchissement sérieux et trajets quotidiens, tant que l’on admet les temps de recharge et le poids supplémentaires inhérents à la fiche technique électrique.

Prix et positionnement : un choix stratégique

Aux États‑Unis la Recon débute autour de 60 000 $ (soit environ 57 000 €), tarif qui parait attractif compte tenu des prestations ; en Europe, les prix seront sans doute plus élevés après taxes et équipement off‑road. Reste à voir comment Jeep positionnera les différentes finitions (Moab et autres packs), l’équipement optionnel et les aides électroniques dédiées au franchissement. Pour un acheteur en Occitanie désireux d’un véhicule tout‑chemin électrifié, la Recon représente une alternative crédible aux SUV électriques classiques, à condition d’accepter le compromis poids/autonomie.

Points à surveiller lors d’un essai

  • Comportement en hors‑piste réel : disponibilité du couple, progressivité du différentiel arrière verrouillable.
  • Autonomie pratique : consommation selon usage mixte route/terre et en conditions hivernales.
  • Qualité de la recharge : puissance disponible en AC et DC et temps de recharge effectif de 0 à 80 %.
  • Robustesse des systèmes de démontage des portes et étanchéité après réassemblage.
  • La Jeep Recon 2026 est un pari audacieux : elle transpose la philosophie Wrangler dans le monde électrique tout en proposant des prestations de haut niveau. Pour les passionnés d’aventure qui ne veulent plus renoncer au confort et à la technologie, elle constitue un objet d’intérêt majeur. Sur nos routes sinueuses et caillouteuses d’Occitanie, j’imagine déjà quelques propriétaires heureux de tester ses capacités sur les pistes du Tarn ou dans les chemins rocailleux du Parc naturel régional. Quand viendra l’essai complet, je prendrai le carnet et j’irai mesurer chaque paramètre à la loupe.