Double abandon pour Ferrari au Grand Prix du Brésil 2025
La Scuderia Ferrari a vécu un véritable cauchemar à Interlagos : Charles Leclerc et Lewis Hamilton ont tous deux dû jeter l’éponge avant même la mi-course. Entre collisions, pénalités et problèmes de réglage, les deux pilotes n’ont pas été épargnés. Résultat, Ferrari plonge dans une crise de confiance à quelques semaines de la fin de saison.
Incidents et pénalités en début de Grand Prix
Le week-end s’annonçait pourtant prometteur pour la monoplace aux couleurs rouge vif. Sur une piste réputée pour ses virages serrés et son dénivelé prononcé, l’équipe avait préparé un package aérodynamique plus appuyé, visant à maximiser l’appui mécanique. Hélas :
- Au premier virage, Charles Leclerc a été percuté par un rival mal positionné, endommageant son aileron avant et froissant sa suspension. Un contact évitable qui a contraint le Monégasque à un passage aux stands anticipé.
- Peu après, Lewis Hamilton a reçu une pénalité de drive-through pour non-respect de la procédure de départ en formation. L’équipe Ferrari, chargée d’acheminer la voiture du champion britannique derrière la safety car, a omis de couper le moteur à l’extinction des feux, déclenchant la sanction.
Analyse technique des réglages mis en cause
Au-delà des fautes de stratégie, ce sont surtout les réglages de la SF25-V2 qui ont sauté aux yeux :
- Suspension trop ferme : prévue pour préserver l’appui à haute vitesse, elle a rendu la monoplace particulièrement sensible aux « kerbs » d’Interlagos, provoquant une dégradation prématurée de la tenue de piste.
- Différentiel sous-paramétré : face aux virages serrés du secteur central, le blocage excessif frein–accélérateur a généré des survirages incontrôlables, conduisant Charles Leclerc dans le mur au dernier secteur du tracé.
- Réglage aérodynamique trop poussé : avec un angle d’aileron avant de 3,8° et un diffuseur à incidence maximale, les pilotes manquaient de réactivité au volant, peinant à modifier la trajectoire instantanément.
Cet ensemble de choix techniques — cohérent sur le papier pour un circuit rapide — s’est avéré contre-productif dès que la piste s’est dégradée sous l’effet de la chaleur et des débris laissés par les accidents.
Problèmes de motorisation et fiabilité
Si Leclerc a dû abandonner à la suite de son accrochage, Hamilton a finalement stoppé sa voiture suite à un problème de surchauffe du MGU-H. Les capteurs de température ont déclenché un retrait de puissance pour protéger le turbo, réduisant considérablement l’efficacité du moteur à partir du dixième tour.
En détail :
- Surconsommation d’énergie : la batterie n’a pu fournir qu’un surplus de 15 kW, contre 25 kW attendus en mode attaque.
- Surchauffe du turbo : montée en température jusqu’à 1 150 °C au lieu des 1 000 °C préconisés, entraînant une alerte d’usure prématurée des parties mobiles.
Ces deux défaillances ont valu à Hamilton un arrêt forcé au stand, tandis que Leclerc, coincé dans un mur de pneus après son accrochage, a abandonné sur le bord de la piste.
Conséquences sportives et prochaines échéances
Sur le plan du classement, cette double sortie impacte lourdement Ferrari :
- Leclerc perd 18 points par rapport à ses principaux rivaux au championnat pilotes.
- Hamilton, déjà hors du top 3 cette saison, ne marque aucun point, enterrant définitivement ses espoirs de podium final.
- Les ingénieurs Ferrari voient leur avance au championnat constructeurs fondre comme neige au soleil face à Red Bull et Mercedes.
La fiabilité et la cohérence des réglages sont désormais mises en cause. À moins de quatre courses de l’issue du championnat, l’équipe doit réagir vite pour endiguer la spirale négative.
Axes d’amélioration et piste de travail
Pour redresser la barre, plusieurs chantiers techniques sont urgents :
- Recalibrage de la suspension : viser un compromis entre rigidité et confort pour mieux encaisser les irrégularités de piste.
- Optimisation du differential map : affiner le paramétrage électronique pour réduire les survirages en sortie de virage lent.
- Renforcement de la fiabilité moteur : revoir le système de refroidissement du MGU-H et augmenter la capacité thermique du radiateur auxiliaire.
- Simulation accrue en soufflerie et dynamiques de piste : anticiper les effets de dégradation pour ajuster la balance aérodynamique dès le départ.
L’heure n’est plus aux expérimentations radicales : la Scuderia doit retrouver la régularité et la solidité qui ont fait sa légende.
Retour du moral et enjeu psychologique
Sur le plan humain, l’équipe traversera son premier test de résilience dès le prochain Grand Prix. Les ingénieurs seront au centre de l’attention lors des essais libres, tandis que les pilotes devront gérer la pression accumulée par ces abandons consécutifs.
Le temps presse pour Ferrari : redorer son blason à Las Vegas, Suzuka et Abu Dhabi sera le plus sûr moyen de rassurer sponsors, actionnaires et bien sûr tifosi, toujours exigeants dès que la proue rouge vacille.

