Les prix carburants en Italie : une hausse sans fin
Les derniers relevés provenant d’un échantillon de 18 000 stations-service en Italie dressent un tableau alarmant : le coût des carburants atteint des sommets inédits depuis plusieurs mois. Pour les automobilistes en libre-service, le litre de sans-plomb grimpe à 1,704 €, tandis que le gazole s’affiche à 1,648 €. Lorsque l’on opte pour un service à la pompe, ces tarifs s’envolent encore davantage : 1,845 € le litre pour le sans-plomb et 1,787 € pour le diesel.
Des tarifs autoroutiers qui flambent
Sur les axes à péage, la facture devient rapidement un véritable casse-tête budgétaire :
- Sans-plomb en libre-service : 1,804 €/L,
- Gazole en libre-service : 1,754 €/L.
Sur la A21 Torino–Piacenza, on relève même des records pour le service à la pompe : plus de 2,34 €/L pour le sans-plomb et 2,28 €/L pour le diesel. Ces niveaux, jamais atteints auparavant, illustrent la pression constante sur le budget mobilité des usagers.
Rôle des compagnies pétrolières dans la spirale des prix
Les gestionnaires de réseaux n’hésitent pas à ajuster leurs tarifs à la hausse, amplifiant l’impact sur le consommateur :
- Eni a augmenté de 0,01 € le litre aussi bien le SP95 que le diesel,
- IP et Tamoil ont relevé le prix du sans-plomb de 0,01 €,
- Q8 a ajouté 0,01 € au sans-plomb et 0,02 € au diesel.
Face à ces surenchères, les « pompes blanches » demeurent une alternative plus économique, avec des tarifs généralement inférieurs de 3 à 5 centimes par litre.
Accises diesel : un renchérissement à prévoir en 2026
Le véritable coup de massue interviendra dès le 1er janvier 2026, avec l’augmentation programmée de 4,05 centimes par litre sur les accises du gazole. L’objectif officiel : harmoniser la fiscalité du diesel sur celle de l’essence, soit un taux unique de 0,6729 €/L. Concrètement :
- Coût supplémentaire d’environ 2,47 € pour un plein de 50 litres,
- Impact annuel estimé à plus de 80 € pour un automobiliste effectuant deux pleins mensuels.
Avec près de 16,6 millions de véhicules diesel en circulation, cette mesure risque d’accentuer la pression sur le budget mobilité des ménages et des entreprises de transport.
Conséquences pour les ménages et les entreprises
La flambée des prix carburants pèse lourdement sur différents acteurs :
- Ménages : bilan budgétaire dégradé, réduction des dépenses non essentielles, montée du recours aux transports en commun,
- PME et flottes professionnelles : augmentation des coûts opérationnels, risques de répercussion sur les prix des biens et services,
- Transporteurs : marge d’exploitation réduite, révision des stratégies tarifaires pour absorber l’augmentation.
Les associations de consommateurs dénoncent un contexte inflationniste global : hausse des matières premières, ajustements tarifaires des opérateurs et modifications fiscales cumulées forment une conjoncture particulièrement défavorable.
Stratégies pour limiter l’impact des augmentations
Plusieurs pistes sont recommandées pour atténuer la facture carburant :
- Privilégier les transports en commun et le covoiturage,
- Opter pour des véhicules plus efficients ou passer à l’électrique,
- Gérer de façon optimisée les déplacements professionnels et les tournées de livraison,
- Entretenir régulièrement ses véhicules (pression des pneus, filtre à air, vidange) pour réduire la consommation,
- Surveiller les tarifs via des applications de comparaison et profiter des programmes de fidélité des réseaux de distribution.
Ces mesures, alliées à une conduite éco-responsable (anticipation, limitation des accélérations brusques), aident à réduire la consommation de 10 % en moyenne.
Carburants alternatifs : une issue partielle
Dans ce paysage défavorable, le GPL et le gaz naturel offrent une relative stabilité :
- GPL : 0,690 € par litre en moyenne,
- GNV (gaz naturel véhicule) : 1,406 € par kg,
- GNL (gaz naturel liquéfié) : 1,222 € par kg.
Ces énergies affichent des variations minimes ces derniers mois et peuvent constituer une alternative intéressante pour les flottes et certains particuliers.
Les mois à venir : un test de résilience
Avec la hausse des accises et la volatilité des marchés internationaux, l’Italie entre dans une phase critique. Les prochains mois détermineront si les stratégies de réduction de consommation et l’adoption des véhicules alternatifs suffiront à protéger le pouvoir d’achat des usagers et la compétitivité des entreprises.
Sur les routes d’Occitanie comme ailleurs, chaque litre de carburant supplémentaire pousse automobilistes et gestionnaires de flotte à repenser leurs choix de mobilité et à explorer de nouvelles pratiques pour faire face à cette escalade tarifaire.

