Un rappel record chez Stellantis : plus de 700 000 diesels concernés

Dans le monde automobile, annoncer le rappel de centaines de milliers de véhicules n’est jamais anodin. C’est pourtant la mesure qu’a prise récemment Stellantis, le géant issu de la fusion PSA-Fiat Chrysler, en invitant les propriétaires de plus de 700 000 modèles Diesel à se rendre en concession pour une mise à jour logicielle. Peugeot, Citroën, Opel et DS sont toutes touchées par ce rappel massif, motivé non pas par un défaut de freinage ou d’airbag, mais par une anomalie dans le système de diagnostic des émissions.

Origine du défaut : la spia MIL défaillante

Le cœur du problème réside dans la lampe de contrôle du moteur, communément appelée spia MIL (Malfunction Indicator Lamp). Cette veilleuse est censée s’allumer dès qu’un disfonctionnement apparaît dans le circuit de post-traitement des gaz d’échappement, c’est-à-dire le filtre à particules (DPF) ou le système de réduction catalytique sélective (SCR). Or, sur certains moteurs 1.5 BlueHDi, 2.0 HDi et 2.2 HDi, la spia MIL reste éteinte lorsque le module de gestion détecte une anomalie de seuil. Résultat : le conducteur n’est pas alerté d’une éventuelle défaillance, ce qui peut conduire à une usure prématurée du filtre à particules, à une surconsommation ou, dans les cas extrêmes, à l’immobilisation du véhicule.

Les modèles et motorisations impactés

Stellantis a communiqué une liste précise des modèles concernés, produits entre 2016 et 2024 :

  • Citroën : plus de 250 000 unités (C3, C-Elysée, C3 Aircross, C4 Cactus, Berlingo, C4 Picasso, C5 Aircross) fabriquées de 2018 à 2024.
  • Peugeot : environ 340 000 véhicules (208, 2008, 308, 3008, 5008, 508, et utilitaires Partner, Expert, Boxer) produits entre 2016 et 2021.
  • Opel : près de 100 000 exemplaires (Corsa, Crossland, Combo, Grandland, Zafira, Movano) sortis d’usine de 2017 à 2023.
  • DS Automobiles : plus de 21 000 DS 3 et DS 3 Crossback, assemblées entre 2017 et 2022.

À cela s’ajoutent certains utilitaires légers, ce qui explique l’ampleur du rappel. Au total, plus de 700 000 voitures sont concernées.

Risques encourus pour les conducteurs

Même si le défaut n’affecte pas directement la sécurité passive (freinage, direction, airbags), les conséquences peuvent être lourdes :

  • Défaillance silencieuse du système antipollution, avec émission de particules non filtrées dans l’atmosphère.
  • Encrassement rapide du DPF, provoquant une perte de puissance et une surconsommation de carburant.
  • Risque d’immobilisation du véhicule si la régénération du DPF ne se déclenche pas normalement.
  • Coûts de réparation ou de remplacement du filtre à particules et du catalyseur pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros.

La procédure de rappel : simple mise à jour logicielle

Pour corriger ce dysfonctionnement, Stellantis a opté pour une solution logicielle : un flash du calculateur moteur afin de recalibrer le seuil d’activation de la spia MIL. Le constructeur invite tous les propriétaires concernés à :

  • Consulter leur boîte aux lettres ou le portail en ligne dédié (Peugeot, Citroën, Opel, DS) pour vérifier l’éligibilité au rappel.
  • Prendre rendez-vous en concession ou chez un agent agréé.
  • Prévoir environ 30 minutes pour le téléchargement et l’installation de la nouvelle version du logiciel.

Cette intervention, totalement gratuite, s’accompagne d’une extension de garantie : dans la plupart des pays, Stellantis couvre les pièces et la main-d’œuvre relatives au DPF/SCR pendant 10 ans ou jusqu’à 240 000 km, à condition que l’entretien régulier ait été effectué chez un concessionnaire agréé.

Impact sur l’image de marque et la confiance

Ce rappel intervient quelques mois seulement après d’autres campagnes d’envergure touchant notamment la chaîne de distribution du moteur 1.5 BlueHDi. Pour Stellantis, l’enjeu dépasse le simple correctif technique :

  • Rétablir la confiance des clients échaudés par la répétition des rappels.
  • Montrer que la qualité et la conformité environnementale restent des priorités.
  • Protéger la réputation du groupe alors que la transition écologique fait peser une pression réglementaire accrue sur les motorisations diesel.

En Occitanie comme ailleurs, de nombreux conducteurs réclament des explications claires et transparentes. La manière dont Stellantis communique et gère ce rappel sera scrutée de près par la presse spécialisée, mais aussi par les clients concernés.

Le futur du Diesel chez Stellantis

À l’heure où l’électrique gagne du terrain, ce nouveau rappel soulève des questions sur l’avenir des motorisations Diesel au sein du groupe. Si le Diesel reste essentiel pour les utilitaires et certains modèles haut de gamme en Europe, la multiplication de ces incidents peut accélérer la bascule vers les motorisations hybrides ou électriques. Pour les fidèles du 1.5 BlueHDi, l’important reste aujourd’hui de faire valoir leurs droits et de profiter de la révision gratuite proposée par Stellantis.

Quel que soit votre modèle, n’attendez pas l’allumage furtif d’une LED sur votre tableau de bord : vérifiez dès maintenant si votre voiture est concernée et planifiez votre visite en atelier. Sur les routes d’Occitanie comme sur les autoroutes, mieux vaut rouler en toute sérénité.