L’urgence de relancer les citadines abordables
Lors du Salon de Munich 2025, Jean-Philippe Imparato, à la tête de Stellantis Europe, a lancé un appel retentissant : « Il faut ramener le segment A au premier plan en Europe ». Selon lui, les automobilistes manquent de modèles ne dépassant pas 15 000 €, alors même que le budget moyen a fortement augmenté ces dernières années. En 2019, 49 citadines étaient commercialisées sous cette barre tarifaire ; cinq ans plus tard, une seule subsiste. Cette disparation du « petit prix » pèse sur le marché et sur le renouvellement du parc.
Un parc européen trop âgé et coûteux
Avec 256 millions de voitures en circulation, l’Europe fait face à un défi de taille : plus de 150 millions de véhicules ont plus de dix ans. Ces autos plus anciennes émettent en moyenne 30 % de CO₂ supplémentaires par rapport aux modèles récents. Les politiques environnementales visant 2030 et 2035 risquent de faire flamber les coûts de production et les prix, si on ne parvient pas à proposer des citadines économiques et sobres. Imparato explique que sans une offre « accessible à tous », l’évolution du marché pourrait se bloquer et mettre en péril les bilans des constructeurs.
Stellantis prône le retour des citadines à moins de 15 000 €
Pour répondre à cette rupture tarifaire, Stellantis propose :
Selon Imparato, « produire des micro-voitures peut sembler peu rentable, mais c’est indispensable pour stimuler le marché et réduire l’âge moyen des véhicules ».
Des exemples concrets déjà sur le marché
Pour illustrer son propos, il a cité deux modèles Stellantis disponibles ou annoncés :
Ces véhicules montrent qu’il est possible de concilier coût de fabrication maîtrisé et habitabilité correcte. Reste à adapter la chaîne de production pour atteindre des prix inférieurs à 15 000 € tout en respectant les contraintes européennes (sécurité, normes antipollution, connectivité de base).
Renouveler le parc pour réduire les émissions
Stellantis suggère également de repenser les politiques d’incitation :
Sur un véhicule de 2010 remplacé par un modèle Stellantis de 2025, la réduction moyenne de CO₂ atteint 76 g/km, soit une baisse de plus de 25 %. Cette approche pragmatique permettrait de rapprocher les objectifs climatiques sans pénaliser financièrement les ménages modestes.
Un plan industriel en gestation pour 2026
Jean-Philippe Imparato a confirmé que le nouveau plan industriel de Stellantis sera dévoilé au premier trimestre 2026. Les grandes lignes devraient inclure :
Stellantis mise ainsi sur la diversité des motorisations, afin de proposer des autos conformes aux normes sans faire exploser les tarifs.
Vers une Europe plus « populaire » et durable
Le plaidoyer de Stellantis résonne dans un contexte où plusieurs constructeurs européens s’interrogent sur la trajectoire de la filière automobile. Les associations de consommateurs et certaines institutions politiques ont déjà commencé à contester la fin programmée du thermique en 2035. L’enjeu est clair : maintenir l’accessibilité à la voiture individuelle tout en poursuivant la transition écologique.
En Occitanie, où la mobilité quotidienne repose souvent sur des trajets interurbains, la question du tarif devient cruciale pour les ménages. Les citadines « à prix populaire » sont attendues pour permettre à chacun de rouler dans de meilleures conditions, tout en préservant l’environnement.