Un semestre en légère baisse mais riche en enseignements

Entre janvier et juin 2025, les immatriculations de voitures neuves en Europe se sont établies à 6 840 000 unités, marquant un recul symbolique de 0,3 % par rapport à la même période de 2024. Le mois de juin a même vu une contraction de 4,4 %. Derrière ces chiffres se cachent des disparités régionales : l’Italie, la Belgique et l’Allemagne accusent une baisse notable, tandis que la Roumanie subit un effondrement dramatique de 50 %. Pourtant, dans ce contexte, certains modèles et marques consolident leur place, montrant l’importance de la stratégie produit et de l’adaptation aux attentes des conducteurs.

Le podium : Sandero, Clio et 208 en tête

Au sommet du classement, on retrouve deux françaises : la Dacia Sandero (128 842 unités, – 11 %) et la Renault Clio (122 489 unités, + 7 %). Si la Sandero conserve son leadership grâce à son positionnement ultra-économique et son réseau dense, la Clio profite d’un restylage réussi et de sa version hybride E-Tech pour afficher une progression à deux chiffres.

En troisième position, la Peugeot 208 (109 146 unités, + 2 %) confirme l’intérêt pour les citadines polyvalentes. Sa silhouette dynamique et son offre de motorisations (thermiques, électriques et hybrides légers) séduisent un large éventail de conducteurs, du jeune urbain à la famille en quête d’un second véhicule maniable.

Les outsiders qui montent et ceux en perte de vitesse

  • Volkswagen T-Roc : 106 118 ventes (– 5 %). Le crossover compense sa légère érosion par une offre étendue de finitions et d’options tech.
  • Volkswagen Golf : 104 162 ventes (– 17 %). Son renouvellement tardif pénalise les volumes, malgré une qualité de construction toujours premium.
  • Volkswagen Tiguan : 97 508 ventes (+ 28 %). Un bond spectaculaire grâce à son restylage et à l’adjonction de motorisations hybrides rechargeables.
  • Dacia Duster : 97 188 ventes (+ 9 %). Le SUV low-cost séduit par son rapport habitabilité/prix, idéal pour les escapades en Lozère ou dans le Gers.
  • Peugeot 2008 : 96 378 ventes (+ 3 %). Relecture moderne du segment B-SUV, avec la version électrique e-2008 en embuscade.
  • Citroën C3 : 95 891 ventes (– 9 %). Passage à la micro-hybride insuffisant pour relancer l’intérêt face à la concurrence féroce.
  • Toyota Yaris Cross : 95 513 ventes (– 5 %). Le petit SUV hybride garde ses atouts écologiques, mais pâtit d’une offre en hausse chez les rivaux japonais.

La hiérarchie des constructeurs révélée

Du côté des groupes, Volkswagen règne en maître avec 1 800 504 unités (+ 3 %). Stellantis, malgré un portefeuille étoffé, recule de 9 % à 1 044 983 ventes, notamment à cause de la sous-performance de marques comme Fiat et Opel. Le groupe Renault tire son épingle du jeu (+ 6 % à 704 023), soutenu par Sandero et Clio. Hyundai-Kia et Toyota perdent du terrain, tandis que BMW (+ 4 %) et Ford (+ 6 %) enregistrent des hausses modestes.

  • 1 – Volkswagen Group : 1 800 504 ventes (+ 3 %)
  • 2 – Stellantis : 1 044 983 ventes (– 9 %)
  • 3 – Groupe Renault : 704 023 ventes (+ 6 %)
  • 4 – Hyundai-Kia : 540 917 ventes (– 3 %)
  • 5 – Groupe BMW : 485 299 ventes (+ 4 %)
  • 6 – Toyota : 478 686 ventes (– 8 %)
  • 7 – Mercedes-Benz Cars : 355 162 ventes (– 2 %)
  • 8 – Ford : 257 337 ventes (+ 6 %)
  • 9 – Groupe Geely : 202 230 ventes (– 5 %)
  • 10 – Nissan : 165 645 ventes (– 5 %)

L’électrique franchit un cap historique

Pour la première fois, les voitures 100 % électriques (BEV) ont dépassé le million d’unités vendues sur un semestre : 1 193 397 véhicules (+ 25 %). Toutefois, la croissance ralentit (juin + 15 %), signe d’une mue du marché vers une phase de maturation. Les BEV représentent 17,4 % des ventes, avec des pics dans les pays nordiques (Danemark, Norvège) et en Belgique ou Finlande.

  • Tesla Model Y : toujours en tête du classement électrique malgré une légère désaffection.
  • Volkswagen ID.3 et ID.4 : le duo germanique truste la deuxième position du segment, le Groupe VW détenant 28 % du marché BEV.
  • Stellantis (11 %) et BMW (10,3 %) suivent, grâce à la popularité de la Fiat 500e, de la Mokka-e et de la iX1.
  • Ford (13,7 % de BEV sur ses ventes totales) et le Groupe Renault affichent les plus fortes progressions en part de BEV.

Quant aux marques chinoises (BYD, SAIC/MG, Leapmotor), elles doublent leur part de marché à 5,1 %, surfant sur une offre diversité hybride et électrique pour contourner les droits de douane européens.

Quelles perspectives pour les conducteurs en Occitanie ?

Pour les automobilistes de notre région, ces tendances offrent plusieurs enseignements :

  • Les citadines polyvalentes (Sandero, Clio, 208) restent un choix sûr pour les trajets urbains et périurbains, tout en maîtrisant le budget carburant et entretien.
  • Les SUV compacts (T-Roc, 2008, Duster) conservent un bel attrait pour ceux qui recherchent espace et modularité, notamment pour les escapades dans les Causses ou la Montagne Noire.
  • L’électrique gagne du terrain : 17 % de part de marché incite à envisager un VE si votre parcours quotidien est compatible avec l’autonomie et l’infrastructure de recharge, en plein développement dans les villes occitanes.
  • Pensez à vérifier la disponibilité des pièces détachées et des réseaux après-vente avant de franchir le pas vers une marque émergente ou un modèle importé.

En 2025, l’Europe redessine son paysage automobile : face à une offre pléthorique, chaque conducteur doit désormais cerner ses priorités (budget, usage, écologie) pour faire le meilleur choix. Et n’oublions pas, de Toulouse à Perpignan, que la route, même abîmée, reste un terrain d’exploration et de plaisir au volant !