Une densité de puissance inédite dans l’électromobilité

    Yasa, filiale britannique de Mercedes-Benz, vient de dévoiler un prototype de moteur électrique qui bouleverse les standards du secteur. Affichant une puissance de 738 ch pour un poids minuscule de seulement 13,1 kg, ce moteur atteint une densité exceptionnelle de 56 ch par kilo. À titre de comparaison, le leader précédent, l’Equipmake HPM-400, proposait 54 ch/kg pour 40 kg. Cette prouesse technique marque un tournant : l’électrique ne se contente plus de rivaliser avec le thermique, il redéfinit les critères mêmes de l’efficacité énergétique et de la performance.

    Chiffres clés et comparaisons

    • Puissance nominale : 738 ch.
    • Poids total : 13,1 kg.
    • Densité de puissance : 56 ch/kg (record mondial).
    • Équipement industriel : capacité de production annuelle de 50 000 unités à Oxfordshire.
    • Concurrent direct : Equipmake HPM-400 à 54 ch/kg, 40 kg.

    Ces données ne sont pas de simples beaux chiffres : elles traduisent une avancée concrète pour les supercars hybrides et les véhicules électriques haut de gamme. En outre, la batterie, les onduleurs et l’ensemble de la chaîne de traction devront évoluer pour exploiter pleinement ce nouveau moteur, ouvrant de vastes opportunités pour les ingénieurs et les designers.

    Un design pensé pour l’industrialisation

    Contrairement à de nombreux prototypes utilisant des matériaux exotiques ou des procédés de fabrication artisanaux, Yasa a opté pour une logique de production de masse dès la conception. Finies les laminations au cobalt ou l’impression 3D à faible cadence : le moteur est conçu avec :

    • Des aimants et des bobinages standardisés, sans recours aux terres rares.
    • Des processus d’usinage et d’assemblage issus de lignes déjà existantes dans l’industrie automobile.
    • Une modularité facilitant l’adaptation à différents segments de véhicules (du compact premium à la supercar).

    Cette stratégie limite les coûts unitaires et garantit une montée en échelle rapide, tout en maintenant un niveau de performance digne des prototypes de pointe.

    Une approche pragmatique des matériaux

    Le secret de cette légèreté extrême repose sur une ingénierie optimisée à chaque composant :

    • Alliages aluminium et cuivre hautement conducteurs pour réduire la masse des enroulements.
    • Refroidissement intégré par caloducs ultra-minces, limitant la présence de radiateurs externes volumineux.
    • Connecteurs électriques compacts à haute densité pour économiser de l’espace et du poids.

    En refusant les “supermatériaux” coûteux, Yasa mise sur la maturité des alliages existants et la fiabilité éprouvée des chaînes de production. Résultat : un moteur à la fois ultra-léger, robuste et accessible pour de grands volumes.

    Applications potentielles et premiers débouchés

    Yasa collabore depuis plusieurs années avec les plus grands noms de la supercar : Ferrari, Lamborghini et Mercedes-Benz intègrent déjà ses systèmes de propulsion. Le nouveau moteur pourrait équiper :

    • Des supercars hybrides rechargeables, pour diminuer le poids tout en augmentant l’efficacité.
    • Des modèles électriques haut de gamme, en quête de dynamisme et de compacité.
    • Des applications marines et aéronautiques légères, où le rapport puissance/masse est crucial.

    En Occitanie comme ailleurs, les préparateurs et les ingénieurs de start-up pourront exploiter cette technologie pour développer des projets de véhicule personnalisé, alliant performance et autonomie.

    Enjeux pour l’industrie automobile

    Cette innovation ouvre plusieurs chantiers majeurs :

    • Intégration : repenser les châssis pour accueillir un moteur plus petit et plus léger.
    • Thermique : adapter les systèmes de gestion de chaleur pour maintenir les performances sur de longues plages d’utilisation.
    • Batterie : renforcer la densité énergétique des accumulateurs pour équilibrer le couple et l’autonomie.
    • Écosystème : développer des infrastructures de test et de validation adaptées à ces nouvelles puissances.

    En région Occitanie, où les motoristes et équipementiers travaillent sur la mobilité du futur, cette percée de Yasa pourrait stimuler la recherche locale et favoriser des partenariats entre PME et grands groupes.

    L’impact sur la mobilité électrique de demain

    Avec un tel moteur, l’électrique franchit une nouvelle étape vers la suprématie technologique. L’union de la légèreté, de la compacité et de la puissance repositionne l’électromobilité comme le cœur des prochaines générations de véhicules sportifs et premium. Chaque gramme économisé contribue à réduire la consommation énergétique et à augmenter l’autonomie réelle sur route. Pour Gérard, qui parcourt régulièrement les cols pyrénéens à bord de véhicules électriques, ce type de moteur promet des sensations proches de la mécanique thermique, tout en préservant l’environnement et la sobriété énergétique.