Perché́ger le monde des sportives japonaises, c’est avant tout plonger dans un univers de moteurs généreux, de préparations pointues et de passion contagieuse. C’est précisément ce que nous avons vécu en franchissant la porte du garage de Marcello Buia, fondateur de D1R Performance à Perugia. Entre ateliers métalliques, moteurs grondants et pare-chocs aux couleurs vives, chaque véhicule raconte une histoire et dessine une facette différente de la scène “JDM” (Japanese Domestic Market). La Mitsubishi Eclipse côtoie une Toyota Supra MkIV, une Nissan GT-R R35 rugissante et même une Mazda MX-5 Miata prête à bondir. Récit et analyses techniques d’une collection d’exception.
La collection iconique de D1R Performance
En entrant chez D1R Performance, on découvre immédiatement une harmonie entre préparations individuelles et esprit “club”. Voici les modèles clés :
- Toyota Supra MkIV (A80) : châssis lourd, moteur 2JZ-GTE inusable.
- Nissan GT-R R35 : bête technologique, transmission intégrale, bloc VR38DETT.
- Mitsubishi Eclipse (2e génération) : 4G63T turbo, légèreté et polyvalence.
- Mazda MX-5 Miata (NA/NB) : roadster épuré, équilibre châssis, plaisir pur.
Au-delà de ces icônes, Marcello travaille sur d’autres “one-off” : Civic Type R, RX-7 FD, S2000… chaque projet illustre son obsession pour la précision et la fiabilité sous haute performance.
La Toyota Supra MkIV : une légende revisitée
Au centre de l’atelier trône une Supra MkIV refaite à neuf. Le 6 cylindres en ligne 2JZ-GTE, réputé indestructible, a été préparé en stage 2, offrant près de 600 chevaux grâce à :
- Turbo Garrett GTX3584R pour un boost plus linéaire.
- Gestion moteur via MoTeC M1, calibrée pour optimiser l’injection et le calage d’allumage.
- Refroidissement renforcé : gros radiateur aluminium, échangeur air-air frontal et réservoir d’huile additionnel.
- Suspension réglable KW Variant 3, pour adapter le tarage sur route ou circuit.
Sur la route sinueuse de l’Ombrie, Marcello recommande un réglage “confort sportif” laissant suffisamment d’amplitude pour avaler les dos d’âne sans sacrifier l’agilité en courbe. Côté entretien, il insiste sur une vidange tous les 5 000 km avec huile 10W-60 100 % synthèse, et la vérification semestrielle des joints de collecteur turbo pour éviter les fuites de pression.
Nissan GT-R R35 : la bête technologique
Sous sa carrosserie massive, la GT-R R35 cache un moteur VR38DETT biturbo de près de 3,8 L, couplé à une boîte à double embrayage à 6 rapports et à la fameuse transmission ATTESA E-TS. Chez D1R, la GT-R de série a vu sa puissance grimper de 570 à environ 680 ch :
- Cartographie ECU retravaillée, focalisée sur la fiabilité du turbo.
- Amélioration du système de refroidissement platine : échangeur d’huile de boîte et différentiel arrière.
- Freinage Brembo 6 pistons avec disques flottants de 410 mm pour encaisser les sessions piste.
- Réglage “Track” du système suspension Bilstein DampTronic pour maximiser l’adhérence.
Sur le tarmac, la GT-R se distingue par son launch control chirurgical et son contrôle de motricité ultra-réactif. Gérard conseille de vérifier attentivement le niveau de liquide de transmission tous les 15 000 km, sous peine de voir la gestion de couple déconnectée lors d’efforts répétés.
Mitsubishi Eclipse : le coupé polyvalent
La Eclipse 2G sous les néons de l’atelier arbore un bloc 4G63T modeste en série (200 ch), poussé ici à 300 ch : wastegate externe, pipes “equal length” et gestion Syvecs. Les atouts de ce coupé :
- Équilibre poids/puissance favorable (1 300 kg pour 300 ch).
- Transmission manuelle 5 rapports optimisée par un autobloquant Torsen.
- Amortisseurs Koni Sport et barres anti-roulis renforcées pour atténuer le roulis.
La polyvalence de la Eclipse se prête aussi bien aux runs sur autoroute qu’aux sessions drift, grâce à un calibrage du volant moteur plus léger et à une ligne d’échappement en inox pour une réponse plus franche à l’accélérateur.
Mazda MX-5 Miata : la citadine légère
Dernier joyau du garage, une Miata NB à la robe Paprika. Son moteur 1.8 L serie 2 affiche 140 ch, mais a gagné 20 ch via un filtre à air BMC et un petit re-mapping ECU. Ses caractéristiques :
- Centre de gravité bas et châssis court pour un guidage précis.
- Jantes 15″ allégées et pneumatiques 195/50 R15 assurant un grip remarquable.
- Kit différentiel à glissement limité Torsen pour des sorties de virage plus sûres.
Idéale pour les petits trajets sur les routes d’Occitanie, elle offre un plaisir instantané. Un entretien minutieux de la crémaillère et des silentblocks arrière garantit des sensations constantes, même après plusieurs saisons d’usage intensif.
Entretien et conseils au quotidien
Pour chaque modèle, Marcello et son équipe insistent sur :
- Vidanges fréquentes avec produits haut de gamme.
- Contrôle de la géométrie après chaque modification de suspension.
- Vérification systématique des durites de turbo et des colliers de serrage.
- Revue des freins tous les 10 000 km si le véhicule est utilisé sur circuit.
Ces bonnes pratiques, appliquées avec rigueur dans l’atelier D1R, prolongent la fiabilité des préparations et garantissent des performances constantes.
Un garage, plusieurs projets
Au-delà de la simple exposition, chaque voiture bénéficie d’un suivi complet : calibrage moteur, réglages dynamiques et tests de performance réalisés sur banc. Gérard, habitué des routes d’Occitanie, confirme que les voitures de D1R Performance répondent idéalement aux virages sinueux du Sud-Ouest, tant pour un usage routier que pour des sorties track day en toute confiance.